Le groupe de matériel électrique a invité une trentaine de lycéennes lorraines à passer une journée dans son usine de Pagny-sur-Moselle. L’opération s’inscrit dans une campagne de féminisation des métiers industriels et de l’encadrement.
La quasi-totalité de l’équipe d’accueil arborait fièrement le tee-shirt WIM (« Women in Mersen ») lors de la journée Industri’Elles organisée dans l’usine de Pagny-sur-Moselle (Meurthe-et-Moselle) à l’intention d’une trentaine de jeunes filles du lycée régional Louis Vincent de Metz. Inédite, l’initiative a mobilisé les RH du groupe, du pôle matériaux et de l’usine de 185 salariés pour convaincre les lycéennes et étudiants post-bac de l’intérêt d’une carrière dans l’industrie.
Minutieusement préparée, la visite s’inscrit dans un partenariat de longue haleine avec le lycée à dominante scientifique et technologique. DRH du pôle Matériaux, Sabine Antoine est retournée dans l’établissement avec lequel elle avait participé à une opération humanitaire au Burkina-Faso une dizaine d’années auparavant en tant que DHR de l’usine de Pagny. Cette intervention a constitué l’occasion de présenter son propre parcours, mais aussi d’autres itinéraires féminins au cours de l’entreprise. Parmi les exemples figure celui d’une ex-secrétaire des RH d’un site français devenue directrice d’usine dans son pays d’origine, le Brésil.
Les jeunes femmes ont besoin non pas d’icônes, mais d’exemples concrets et stimulants pour se projeter dans des carrières industrielles.
Estelle Legrand, DRH du groupe
De belles carrières à construire
L’usine de Pagny-sur-Moselle n’est pas particulièrement en mal de recrutement et le groupe affiche un taux de parité honorable, avec 40 % de femmes sur un effectif global de 7.000 salariés, dont 80 situées en-dehors de la France. Mais l’objectif de ce spécialiste des systèmes électriques et matériaux avancés espère compter entre un quart et un tiers de femmes parmi ses cadres et son management d’ici à 2022, contre 20 % fin 2018. Le message adressé aux jeunes filles dépasse le cadre de l’entreprise.
Jamais autant de grands groupes n’ont cherché à équilibrer le nombre d’hommes et de femmes dans leur effectif. Je dis aux jeunes filles qu’en choisissant des voies industrielles ou techniques, elles n’auront presque pas à chercher du travail, et qu’elles pourront effectuer de belles carrières dans un environnement qui n’a plus rien à voir avec celui d’il y a trente ans.
Estelle Legrand
Datant de plus d’un siècle, mais équipée de machines hautement sophistiquées, l’usine de Pagny-sur-Moselle illustre ce nouvel environnement industriel. Les lycéennes ont pu profiter d’une double visite physique et d’une animation en réalité virtuelle figurant une circulation dans les coursives extérieures de l’usine. Initialement conçu à des fins commerciales, le support s’est avéré convaincant pour des visiteuses friandes de nouvelles technologies.
Il est fréquent que des RH se rendent dans des classes, mais il est rare d’organiser une visite sur site, a fortiori durant toute une journée. Ce format permet de faire du sur-mesure pour que les jeunes filles puisse s’immerger et se projeter dans l’entreprise.
Anne-Marie Messe, déléguée académique aux enseignements technologiques de l’académie Nancy-Metz
Préparée durant six semaines en mode projet, la journée a associé des volontaires de toutes les catégories de personnel de l’usine pour définir un message commun. Structurées, car préparées en amont, les rencontres entre les jeunes filles et le personnel ont permis des échanges sur les perspectives de carrières, les conditions de travail et la possibilité de concilier vie professionnelle et vie privée.
Les salariés de notre usine ont l’habitude de recevoir des alternante et des stagiaires. Ils sont sensibles à la transmission du savoir et au partage des expérience.
Isabelle Causero, DRH de l’usine de Pagny-sur-Moselle
A l’issue des Industrie’elles, plusieurs stagiaires se disaient candidates à un stage.
Un meilleur équilibre pour plus de parité
Dans une charte signée fin 2018, le groupe Mersen s’engage à assurer à ses salariés des deux sexes un meilleur équilibre vie privée-vie professionnelle. Les réunions sont programmées à des horaires compatibles avec les contraintes parentales. Les salariés bénéficient de mesures facilitant leur retour après une naissance ou une adoption et peuvent obtenir des horaires flexibles en cas de contraintes spécifiques. Le télétravail et le droit à la déconnexion s’intègrent dans cette démarche.
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