La cinquième édition du festival Loostik s’ouvrira ce mercredi au Carreau de Forbach et au Theater im Viertel de Sarrebruck. Dix jours durant, les enfants découvriront de part et d’autre de la frontière 15 spectacles, dont 6 créations inédites. Co-directrice artistique de Loostik avec Fabienne Lorong, directrice de la scène nationale du Carreau, et par ailleurs coordonnatrice et assistante de programmation du festival transfrontalier Perspectives, Martha Kaiser revient sur une manifestation qui révèle la poésie, la fantaisie et la richesse du théâtre pour jeune public
Qui se trouve à l’origine du festival Loostik ?
L’idée est née voici près de 10 ans de l’envie du Carreau de Forbach et de la Fondation pour la coopération culturelle franco-allemande, de coopérer plus étroitement. En 2012, les deux partenaires ont monté le projet Interreg ArtBrücken qui se proposait de favoriser la circulation des artistes, des œuvres et du public dans l’espace de l’Eurodistrict SaarMoselle et de la Grande Région. Loostik s’est monté dans ce cadre. Le théâtre national du Land de Sarre à Sarrebruck et le théâtre sarrois pour enfants Uberzwerg proposaient déjà des créations jeune public, mais cette offre n’existait pas côté lorrain. Les deux partenaires ont donc retenu cette thématique non pas pour concurrencer les institutions existantes, mais pour démontrer que l’on pouvait proposer aux enfants une offre très large.
Quelles évolutions Loostik a-t-il connu depuis sa première édition en 2013 ?
La première réussite du festival est d’avoir réussi à se pérenniser au-delà des fonds Interreg en élargissant le cercle de ses partenaires. Pour cette édition, nous avons réuni un budget de 180 000 euros apportés par le Carreau, la Fondation pour la coopération culturelle franco-allemande et le Land de Sarre et leurs soutiens.
La programmation n’a pas cessé de s’enrichir. Entre la première édition et celle qui s’ouvre aujourd’hui, nous sommes passés de trois à quinze spectacles. Nous touchons un public de plus en plus large, avec des oeuvres destinées à de très jeunes enfants, à partir de six mois, mais aussi des spectacles destinés à toute la famille, les adultes et les enfants n’y voyant pas la même chose.
Le festival s’est également adapté à des lieux différents. Alors que les enfants ont rarement l’occasion de voir des spectacles dans de grandes salles, le carreau de Forbach les accueille dans un espace de 650 places. A Sarrebruck, nous avons pu organiser du spectacle vivant dans les locaux de la bibliothèque municipale, qui d’ordinaire propose plutôt des lectures. C’est grâce à la coopération que Loostik offre au jeune public une offre aussi riche.
Quels sont les points communs et les différences entre Loostik et Perspectives ?
Les deux manifestations ont le même porteur juridique, la Fondation pour la coopération culturelle franco-allemande, et les équipes sont en partie communes. Dans les deux cas, les festivals englobent l’ensemble des productions de l’ensemble de l’espace franco-germanophones. Mais l’organisation est différente. Pour Loostik, elle repose sur deux partenaires de part et d’autre de la frontière. Loostik suppose un grand travail de médiation. Pour l’édition 2016, qui a réuni 3 500 spectateurs, nous avons organisé 31 interventions dans les écoles des deux pays. Le festival constitue très souvent la première sortie des enfants au théâtre. Les médiateurs et parfois les artistes eux-mêmes interviennent en amont pour aider les enseignants à préparer les thèmes du spectacle et répondre aux questions des enfants. L’objectif de Loostik consiste à leur proposer un autre contexte que celui de l’école pour faire connaissance, découvrir la langue du voisin, partager un moment. Nous y parvenons déjà et avec plus de moyens, nous pourrions faire encore mieux.
Propos recueillis par Pascale Braun
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