Invité au conseil départemental de Meurthe-et-Moselle le 2 mars 216, Markus Ingenlath, secrétaire général de l’Office franco-allemand pour la jeunesse (Ofaj), a présenté une initiative visant à inclure les jeunes les moins favorisés dans un dispositif de service civique.
Comment comptez-vous concilier service civique et insertion ?
En élargissant la cible des futurs coopérants. Nous voulons proposer nos services aux jeunes les moins favorisés. D’ici à mai prochain, nous solliciterons les associations françaises spécialisées dans l’insertion pour recruter 15 jeunes issus de quartiers éligibles à la politique de la ville ou de zones rurales, bénéficiaires du RSA à titre personnel ou familial et présentant au maximum un niveau bac. Ils bénéficieront d’une préparation, de subventions et de soutien.
Nous mobiliserons de gros moyens pour répondre à cette commande politique. Aujourd’hui, les volontaires du service civique sont plutôt éloignés de ces critères. Nous voulons ouvrir les opportunités du volontariat aux jeunes qui en ont le plus besoin. Les jeunes qui ont participé aux programmes Erasmus sont devenus des Européens à part entière. Il serait très important que chaque jeune traverse au moins une fois la frontière – et le plus simple est de découvrir le pays voisin.
Existe-t-il un lien entre la Stratégie française de la Sarre, la stratégie Allemagne de l’Acal et la mission que François Hollande et Angela Merkel ont confié à Jean-Marc Ayrault, ministre des Affaires étrangères, et Annegret Kramp-Karrenbauer, ministre-présidente de la Sarre, pour renforcer la coopération franco-allemande (1) ?
Certainement. La Sarre et la Lorraine, puis l’Acal, ont construit le cadre d’une coopération ambitieuse, comme en atteste l’objectif d’atteindre le bilinguisme au cours des 30 prochaines années. C’est dans ce cadre qu’il faut inscrire des de nouvelles coopérations à tous les niveaux. Cette journée d’échanges a notamment permis à la Sarre de découvrir le dispositif de familles d’accueil que le conseil départemental de Meurthe-et-Moselle a mis en place pour faciliter l’insertion des migrants.
Quel lien y at-il entre insertion des jeunes français et allemands et accueil des migrants ?
Dans les deux cas, il faut mettre l’accent sur l’apprentissage de l’interculturel, accepter la différence et admettre que l’on a pas toujours raison.
(1) En mars 2015, François Hollande et la chancelière Angela Merkel ont confié et Annegret Kramp-Karrenbauer, ministre-présidente de la Sarre, et à Jean-Marc Ayrault, en sa qualité d’ancien Premier ministre, la mission d’élaborer des projets bilatéraux visant à promouvoir l’intégration dans les deux pays. Ce rapport sera présenté le 7 avril 2016 à Metz à l’occasion du 18ème conseil des ministres franco-allemand.
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