« L’agriculture peut fournir la construction »
Chanvre, paille, miscanthus, ortie : ciblés par le projet de recherche Vegisole, bouclé fin juin, ces quatre matériaux tiennent-ils leurs promesses ?
Partis sans idées préconçues, nous avons défriché des potentiels que nous n’imaginions pas. Nous avons ainsi pu mettre en évidence l’intérêt technique de la paille porteuse. Le miscanthus, que nous pensions utiliser comme laine isolante, a démontré un potentiel intéressant sous forme de mousse et de béton. Nous n’avons pas pu réaliser de voile d’ortie, faut de maîtriser le défibrage. Mais cette plante, dont on connaît mal la culture, constitue un défi agronomique.
L’agriculture lorraine offre-t-elle un approvisionnement suffisant et régulier ?
Oui, si les débouchés sont garantis. Dans nos régions, la paille est d’abord destinée à l’élevage, mais les quantités nécessaires à un logement ne sont pas énormes et l’accès à la matière reste abordable.
Quels acteurs identifiez-vous dans la filière naissante de la construction végétale ?
La Lorraine constitue un centre de compétence important, notamment grâce à la présence du pôle Fibre, du Critt Bois et de l’Enstib à Epinal (*)
Y aura-t-il une suite à Végisole ?
La mission Vanapa (valorisation non alimentaire des productions agricoles) poursuivra des essais sanitaires. Nous souhaitons mettre en œuvre des chantiers témoins pour tester la pose et le comportement des produits. Pour structurer la filière, il faudrait que les entreprises et centres d’innovation prennent le relais.
(*) Critt : Centre régional d’innovation et de transfert de technologie ;
Enstib : Ecole nationale supérieure des technologies et industries du bois.
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