La Maison du Luxembourg de Thionville fêtera ses 10 ans cette année tandis que la Maison ouverte des services pour la Sarre (Moselle) entre dans son neuvième mois d’existence à Forbach. La fréquentation des deux sites mosellans témoigne d’un grand besoin d’informations et de conseils sur les particularités de l’emploi transfrontalier.
Inaugurée en septembre 2006 en présence du couple grand-ducal luxembourgeois, la Maison du Luxembourg, située au centre de Thionville, doit célébrer ses 10 ans en juin prochain, mais le décès d’Anne Grommerch, députée-maire de Thionville et présidente de la communauté d’agglomération Portes de France – Thionville, risque de différer ces festivités. L’ex-travailleuse frontalière s’était fortement impliquée dans l’extension des services de la Maison du Luxembourg et venait de proposer au « G6 », qui regroupe les six intercommunalités du nord mosellan, d’instaurer des permanences délocalisées. Le Val de Fensch et le Pays des Trois frontières seront les premières à saisir cette opportunité.
Une maison construite par ses visiteurs
En dix ans, le site a considérablement développé son audience et répond aujourd’hui à 15 000 demandes par an.
Lors de l’ouverture de la Maison du Luxembourg, Jean-Marie Demange, alors député-maire de Thionville, pressentait un besoin latent, encore non identifié, pour accompagner l’augmentation du nombre de travailleurs frontaliers. Cette intuition s’est avérée : la Maison s’est construite sur les demandes de ses visiteurs et la coquille vide n’a pas tardé à se remplir.
Véronique Odrian, directrice de la Maison du Luxembourg
Exprimées par téléphone, par mail ou de vive voix, les questions se sont d’abord concentrées sur les prestations familiales, la couverture sociale et le droit du travail. Des représentants de la Caisse nationale des prestations familiales du Luxembourg ont tenu des permanences bimensuelles jusqu’à ce que les quatre agents du site soient en mesure de prendre le relais.
L’évolution des demandes traduit un changement d’approche du travail frontalier, qui dépasse aujourd’hui l’aspect utilitaire ou ponctuel. Face à la régression du marché de l’emploi en Lorraine et à la constance des offres luxembourgeoises, les étudiant envisagent d’emblée une carrière au Grand-Duché. Ils s’intéressent en conséquence à l’apprentissage de la langue luxembourgeoise ainsi qu’aux offres culturelles et touristiques du pays.
La Mosa, un guichet vers la Sarre
A Forbach, la Maison ouverte des services pour la Sarre (Mosa) inaugurée en juillet 2015 constitue un outil de plus en plus apprécié par les candidats est-mosellans au travail frontalier. Le site a traité près de 1 800 demandes depuis son ouverture et accueille désormais 300 utilisateurs par mois.
Implanté dans les locaux de la communauté d’agglomération de Forbach , le site renseigne les travailleurs frontaliers sur les particularités du travail frontalier en matière de fiscalité, de protection sociale ou d’équivalence des diplômes. Il fait aussi office de premier guichet d’accueil pour la recherche d’emploi.
L’hypothèse d’une extension de nos locaux pour accueillir une antenne de placement, évoquée lors de l’ouverture de la Mosa, a été abandonnée, mais nous avons trouvé d’autres moyens de coopérer avec nos partenaires.
Céline Laforsch, directrice de la Mosa
En fonction de leur profil, les visiteurs sont orientés vers les services de placement communs du Arbeitsamt de Sarre et de Pôle emploi à Sarreguemines, vers des acteurs locaux de l’emploi tels l’Ageme (Agence pour l’expansion de la Moselle-est) ou vers le réseau des Eurès. Le local lui-même affiche des offres de stages et d’emploi.
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