Pilote du dispositif national Cœur de Ville, Lunéville expérimente une revitalisation ambitieuse et globale. Nouvelles circulations, rénovation de l’habitat et animations en soirée doivent réveiller la belle endormie où le roi Stanislas entretint jadis une cours fastueuse.
En novembre prochain, deux inaugurations inviteront les Lunévillois à de grandes promenades de part et d’autre de la ville : de la gare, qui arbore un parvis rénové, partent désormais deux circuits plus fluides. A partir d’une zone 20 où piétons et automobilistes pourront cohabiter sans risque, l’axe est-ouest relie l’espace ferroviaire au centre-ville par des voiries requalifiées. L’axe sud-nord conduit, via la place Léopold et le centre ancien, à la rue de la République où le nouveau complexe cinématographique Ciné Lun animera prochainement les abords du château.
Ce multiplexe, comme la requalification de la gare, témoignent d’une utilisation bien comprise du dispositif « Cœur de Ville », dont Lunéville et sa communauté de communes furent l’un des sites pilotes en 2016.
D’ordinaire, les travaux de voirie ne sont pas subventionnés. Mais ce programme de redynamisation des centres villes nous a apporté de sérieux concours financiers sans lesquels nous n’aurions certainement pas pu boucler l’opération de la gare en 18 mois.
Eric Chapays, directeur général des services de la Ville
L’Etat, le conseil régional du Grand Est et le conseil départemental de Meurthe-et-Moselle ont cofinancé à près de 50 % les travaux d’un montant de 3 millions d’euros. Cette aubaine permettra à la gare de Lunéville, qui accueille aujourd’hui un million de voyageurs par an, de se préparer à l’accroissement de 30 % prévu au cours des 10 prochaines années, notamment grâce à l’essor du covoiturage.
Quelque peu retardée par des fouilles archéologiques, l’ouverture du Ciné Lun pour les vacances de Noël traduit un engagement original de la Ville et de l’intercommunalité. Les deux collectivités ont décidé d’investir 9 millions d’euros pour maintenir un cinéma en centre-ville. L’établissement de 4 salles, géré par une société publique locale et dirigé par un exploitant professionnel, doit recréer une animation en contrebas du château et relancer la fréquentation des restaurants et cafés de la rue de la République.
Retenu en 2015 au titre de la politique de la Ville, le centre ancien, qui compte 1.300 logements datant de plus d’un siècle, profitera également de la démarche en cours pour contrer un taux de vacance évalué à 12 % et des problèmes d’insalubrité. La Ville engage 7 millions d’euros dans la requalification de la rue de Metz et de l’ilot Bastien, où certains immeubles seront déconstruits pour céder la place à des constructions neuves plus attractives.
Le logement concerne des acteurs nombreux qu’il n’est pas facile de coordonner. Notre objectif est d’amorcer la démarche de requalification sur une cinquantaine de logements et de recréer la confiance pour donner l’exemple au secteur privé.
Eric Chapays
La Ville s’est appuyée sur le soutien financier et sur l’expertise de la Banque des territoires pour assoir sa vision stratégique. Elle s’est également assuré le concours d’un assistant à maîtrise d’ouvrage pour repenser l’espace public, notamment rue de Metz et place Notre-Dame.
La communauté de communes « De Lunéville à Baccarat » lance pour sa part une concertation pour préciser les modalités d’aménagement de la friche Trailor. Implantée sur 12 hectares au sud-est de la ville, l’ancienne usine de wagons, puis de citernes, a fonctionné de 1880 à 2003. La réflexion portée par la SEBL Grand Est a mis en exergue en exergue un besoin de services, d’espaces verts et de logements, mais aussi un attachement à la mémoire industrielle du site. Le projet d’aménagement se compose d’un grand parc central connecté à un nouveau quartier d’habitation de 2.300 logements au nord et la création d’une zone économique et de loisirs au sud.
Faire vivre le patrimoine tout en le préservant constitue pour Lunéville une équation constante. Seule ville labellisée Art et histoire du département et premier site patrimonial remarquable de Lorraine, l’ex-cité ducale, où le roi polonais Stanislas Leszczyński s’établit en 1737, orchestre sa redynamisation sous l’égide de l’architecte des Bâtiments de France. L’hôtel abbatial situé près de l’hôtel de ville s’est mué en espace muséal. L’église baroque Saint-Jacques, consacrée sous le règne de Stanislas et magnifiée par son architecte Emmanuel Héré, est désormais mise en lumière. Dans sa deuxième phase, qui se déploiera jusqu’en 2023, le programme Cœur de ville s’attachera à rénover de nouveaux espaces, dont la place Léopold, mais aussi à faire vibrer ses artères au rythme des animations et des temps forts culturels.
Au château de Lunéville, les Belles heures sont revenues
Palais des Ducs de Lorraine transformé par Stanislas en Versailles lorrain, le château de Lunéville constitue une fierté régionale. Le Département de Meurthe-et-Moselle, qui venait de s’en rendre acquéreur lorsqu’un incendie ravagea le bâtiment en 2003, a pu compter sur le soutien de l’Etat, mais aussi de nombreux mécènes pour assurer sa reconstruction. L’édifice accueille aujourd’hui un parcours historique, les Belles heures du Château de Lunéville, ainsi de de nombreuses expositions et manifestations culturelles.
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