La sidérurgie et l’automobile sont à la peine. Des investissements liés aux énergies renouvelables, à la construction durable et à l’aéronautique laissent entrevoir un horizon plus serein.
D’aucuns y verront la fin d’une époque. En Moselle, le plus gros investissement de l’année sera effectué à une dizaine de kilomètres de Florange, mais ne concerne en rien ArcelorMittal ni la sidérurgie. En s’ancrant à Illange, TerraLorraine, base avancée des industries chinoises en Europe, mobilisera quelque 150 millions d’euros. Ce vaste show-room pourrait générer 3000 emplois dès 2014, soit autant que les postes en passe d’être sacrifiés dans la vallée voisine de la Fensch.
Confronté au déclin de ses industries lourdes, l’est mosellan aspire également au renouveau. Inaugurée à la fin mai, l’usine SunPower Manufacturing crée une cinquantaine d’emplois dans la production de panneaux photovoltaïques. Cette première implantation sur le Composite Park de Porcelette est soutenue par Total, le pétrolier cherchant ainsi à compenser le déclin de la plate-forme pétrochimique de Carling. À Forbach, la communauté de communes a consacré 36 millions d’euros à l’usine de méthanisation Méthavalor, dont le fonctionnement fait figure de modèle depuis sa mise en service en septembre 2011. La collectivité investit à présent 3 millions d’euros dans la création d’une usine de sacs poubelles qui créera 15 emplois.
Espoir de reconversion
En Meurthe-et-Moselle, EDF Énergies Nouvelles inaugurera cet été l’une des plus grandes fermes solaires d’Europe après un investissement de 330 millions d’euros à Toul-Rosières. Dans les Vosges, le cluster Green Valley, spécialisé dans le bois et l’écoconstruction, s’apprête à accueillir le fabricant de panneaux suisse Pavatex à Epinal-Golbey. L’unité de production de systèmes isolants, qui ouvrira en 2013, représente un coût de 60 millions d’euros et créera 50 emplois.
L’aéronautique figure en bonne place parmi les espoirs de reconversion de la Lorraine. En dépit des turbulences boursières, le conseil régional a soutenu à hauteur de 20 millions d’euros le projet d’avion lorrain Skylander porté par le groupe Geci. L’avionneur peine à finaliser un tour de table de quelque 300 millions d’euros, mais emploie d’ores et déjà 210 salariés sur l’ancienne base militaire de Chambley (Meurthe-et-Moselle). Le site pourrait, à terme, accueillir un millier d’emplois.
En Meuse, le groupe Safran a confirmé en janvier la création d’une usine de matériaux composites destinés à l’habillage d’un nouveau moteur d’avion. Cet investissement de 50 millions d’euros devrait se traduire par la création de 150 emplois lors de sa mise en service en 2014.
À l’essor de nouvelles industries s’ajoutent les investissements d’acteurs plus traditionnels. Implantée à Hambach (Moselle) depuis quinze ans, le constructeur automobile Smart se prépare à assembler la troisième génération de son modèle Fortwo, soit un investissement de 200 millions d’euros. À Nilvange, l’indien Tata Steel a mis en service à l’automne deux halles de parachèvement pour un coût global de 35 millions d’euros. Tata Steel y assemble désormais les rails les plus longs de France.
À Florange, ThyssenKrupp Presta France, spécialiste des colonnes de direction, a mis en service, à la fin 2011, une ligne de production. Cet investissement de 30 millions d’euros engendre une centaine d’embauches. À Gorcy, en Meurthe-et-Moselle, Affinage de Lorraine, premier producteur français d’aluminium liquide, a inauguré le 29 juin une extension de 20 000 mètres carrés pour un coût de 6millions d’euros. L’usine est ainsi devenue le site pilote de sa maison mère allemande, le groupe Oetinger. La Lorraine n’en a pas tout à fait fini avec l’industrie lourde !
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