Un an après le plan Vosges, la filière textile reprend espoir.
Les Vosges ont déjà construit leur pôle de compétitivité. Il ne reste plus qu’à le labelliser !
Dominique Dautriche, directeur du Comité pour l'aménagement, la promotion et l'expansion des Vosges (Capev)
Afin de contrer le déclin de ses industries traditionnelles, le département a ratifié au cours de l’été 2003 le plan Vosges. Et il l’a doté de 70 millions d’euros. Ce plan de relance affectait notamment 18 millions d’euros à la création, à Epinal, d’un pôle Fibres dédié à la formation et aux transferts de technologies en matière de textile et de bois.
L’association du papier était déjà envisagée
Un an plus tard, l’appel à candidatures pour les pôles de compétitivité a convaincu Christian Poncelet, à la fois président du conseil général des Vosges et du Sénat, de la pertinence de son choix. Le pôle Fibres naturelles Grand Est entend aujourd’hui fédérer les savoir-faire régionaux autour d’une même molécule cellulosique.
Les métiers traditionnels du textile, du bois et du papier, qui représentent quelque 50.000 salariés essentiellement regroupés dans les Vosges, s’en trouveraient confortés. Et de nombreuses entreprises pourraient recommencer à espérer.
Entreprises novatrices
En tout cas, la mobilisation pour cette compétition a d’ores et déjà permis à la Lorraine de mettre en exergue ses entreprises les plus novatrices au sein d’une filière textile fortement malmenée. Parmi les chefs de file du pôle Fibres figure le mosellan Dodo, spécialiste des literies traitées à l’anti-acarien naturel, le vosgien Innothera, producteur de bas de contention, ou encore Decouvelaere, inventeur des textiles élastiques sans élasthanne supportant les lavages à haute température.
Des meubles de Neufchâteau aux lutheries de Mirecourt, les Vosges revendiquent une notoriété mondiale en matière de transformation du bois. Premier producteur national de papier, le département souligne les progrès de la filière en matière de recyclage et de traitement des boues. Le pôle, qui s’appuie sur les compétences de l’université Poincaré de Nancy et l’Ecole nationale supérieure des technologies et industries du bois (Enstib) d’Epinal, bénéficie également du soutien de l’Inra. De même, il évoque des accords avec l’Ecole nationale supérieure des industries textiles de Mulhouse et l’Ecole nationale supérieure des arts et industries textiles de Roubaix pour un double diplôme bois-textile.
Enfin, les porteurs du projet lorrain ont également noué des contacts avec l’université Haute Alsace de Mulhouse et l’Ecole française de papeterie de Grenoble. Mais s’il vise un grand quart est de la France, le pôle Fibres naturelles paraît néanmoins très chevillé à ses racines vosgiennes.
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