Alors que vacillent ses trois piliers industriels – sidérurgie, automobile et chimie -, la Région se mobilise pour préserver les compétences et les emplois.
La Moselle accuse le coup ! Etranglement de la production sidérurgique dans la vallée de l’Orne, repli continuel de l’emploi sur les installations pétrochimiques de Carling, menaces sur l’industrie équipementière dans l’est du département… La chambre de commerce et d’industrie de la Moselle a mis en place un dispositif de soutien à l’intention des quelque 60 sous-traitants directement menacés par la fermeture des deux tiers de l’usine ArcelorMittal de Gandrange. Le conseil régional a pour sa part instauré le Dila (Dispositif lorrain d’accompagnement), qui apporte une aide spécifique aux projets de développement et d’innovation.
Gagner en valeur ajoutée
La Lorraine n’a pas perdu son dynamisme. Elle est même remontée de la 11e à la 8e place des régions françaises attirant le plus d’investissements étrangers, avec une progression de 30 % l’an dernier. Certes, la région perd des emplois – le chômage a progressé de 30 % au cours du premier trimestre -, mais elle espère voir son industrie gagner en valeur ajoutée. A Carling se développe un pôle de chimie verte et de chimie fine. Mais seul un pipeline reliant Ludwigshafen (Allemagne) à Carling garantirait le maintien de la plate-forme. Pour l’instant, aucune décision n’a encore été arrêtée pour cet équipement estimé à environ 150 millions d’euros.
Le Fonds lorrain des matériaux, doté de 20 millions d’euros financés à parité par la Région et par ArcelorMittal, a pour objectif de favoriser l’innovation et la recherche. A une tout autre échelle, le projet de recherche Ulcos, en gestation sur le site ArcelorMittal de Florange, vise à développer de nouvelles technologies de pointe en matière de captation et de stockage de CO2. Mais encore faudrait-il que les deux hauts-fourneaux du site soient rallumés… A Chambley (Meurthe-et-Moselle), l’avionneur Geci international, qui s’est implanté l’an dernier avec le soutien de l’Etat et du conseil régional, a enregistré au Salon du Bourget les premières commandes de son avion-cargo Skylander.
Longtemps à l’écart, les Vosges rattrapent leur retard et structurent une industrie de l’éco-construction en pleine expansion. Le département soutient les investissements des scieurs et revendique son statut de vitrine technologique du bois en tant que matériau de construction et source d’énergie. Dans le sud de la région, la Meuse enregistre, après douze ans d’attente, les premiers investissements industriels dans le secteur de Bure, là où est implanté le laboratoire souterrain de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs.
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