Hop! a fait faux bond à la plateforme lorraine, qui a de surcroît temporairement perdu la totalité de ses vols vers le Maghreb.
Lorraine Airport, qui doit fêter en 2021 les trente ans de son implantation dans le village de Gouin (Moselle), est entré cet été dans une zone de fortes turbulences.
Alors même que le Covid-19 clouait au sol la vingtaine de vols qui acheminent d’ordinaire plus de 70.000 passagers vers l’Algérie et le Maroc, la compagnie Hop! a annoncé fin juillet le retrait pur et simple de ses dessertes vers Nice et Lyon. Courant septembre, la compagnie Twin Jet a repris la liaison vers Lyon, mais la fréquence est passée de trois vols par jours à trois vols par semaine. La liaison vers Nice s’arrêtera fin octobre. Twin Jet, qui dessert déjà Toulouse et Marseille depuis la Lorraine, pourrait la reprendre à un rythme réduit.
Comme nous sommes petits, nous pouvons espérer rebondir aussi rapidement que nous avons chuté, mais nous n’avons aucune visibilité quant à la reprise de nos trois secteurs d’activité.
Yves Loubet, directeur par intérim de Lorraine Airport
L’établissement public emploie 80 salariés. Les vols vers le Maghreb restent à l’arrêt, aucune destination de vacances n’est annoncée pour 2021 et la fréquentation étique de la dernière desserte de Lyon – les 19 places de l’avion n’affichent jamais complet – n’incite guère à l’optimisme.
En plein champ
Entièrement propriétaire de l’infrastructure, la région Grand Est a protesté contre la défection de Hop!, sans pour autant « monter dans les tours ». Car la crise actuelle met en exergue les fragilités intrinsèques d’un aéroport positionné en pleins champs entre Metz et Nancy dans le seul souci de ne pas faire de jaloux.
Les quelques entreprises de la zone industrielle de Gouin ne s’émeuvent pas outre mesure de la raréfaction des dessertes. L’interconnexion de l’aéroport avec la gare TGV de Louvigny, tout aussi rurale et distante de 7 kilomètres, est illusoire. Et les Lorrains choisissent depuis longtemps les aéroports internationaux de Francfort ou de Luxembourg pour les longs courriers. Mais l’enclavement de la Lorraine à l’échelle hexagonale reste réel.
L’absence d’alternative ferroviaire aux dessertes transversales constitue un véritable handicap pour la Lorraine.
Brigitte Torloting, élue du conseil régional du Grand Est
Un aller Metz-Lyon n’est presque jamais direct et dure entre quatre et cinq heures, le bus est souvent plus rapide.
--Télécharger l'article en PDF --
Poster un commentaire