En diversifiant leurs offres, les cinq stations thermales lorraines ont accueilli l’an dernier 75.000 visiteurs. · La Chaîne Thermale du Soleil investit 100 millions de francs pour rénover la station de Bains-les-Bains.
Jouant de leurs indications thérapeutiques et de leurs attractions « thermoludiques », les cinq stations thermales de Lorraine tirent leur épingle du jeu dans un marché national en recul. Les quatre établissements vosgiens de Contrexéville, Vittel, Plombières-les-Bains et Bains-les-Bains renouent lentement avec les fastes de l’avant-guerre.
En Moselle, le centre thermal d’Amnéville constitue depuis 1986 un exemple résolument atypique de complexe de santé et de loisirs créé de toutes pièces qui frôle aujourd’hui la saturation.
Activités
Plus petite station des Vosges, Bains-les-Bains a engagé un investissement de près de 100 millions de francs (15,2 millions d’euros) pour présenter, lors de sa réouverture le 5 avril, des thermes entièrement rénovés. Propriétaire du site, la Chaîne Thermale du Soleil a réuni le bain Romain et celui de la Promenade, naguère séparés par une route départementale. La station a construit une nouvelle unité de rhumatologie et rénové le pavillon de cardiologie.
Dès la saison 2000, une vaste galerie comportant cabinets médicaux, salles de repos et restaurants agrandira l’établissement thermal. Outre les travaux de contournement de la ville, la municipalité compte achever l’an prochain la construction d’un nouvel office de tourisme, d’une Maison des balnéaires et des curistes, et espère obtenir l’autorisation d’ouvrir un casino.
Nouvelle clientèle
Longtemps réputée pour ses vertus en cas d’affections intestinales, Plombières-les-Bains mise aujourd’hui sur le thermoludique pour assurer son développement. La formule Caloday, consistant à ouvrir les infrastructures thermales en accès libre à la journée, a attiré 45.000 visiteurs en 1998.
La société d’économie mixte Plombières Avenir, qui a réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de 16,6 millions de francs, achèvera l’an prochain un investissement de 20 millions de francs sur trois ans pour rénover les termes, développer les infrastructures propres à Caloday et améliorer l’accueil des visiteurs. Comme sa voisine de Bains-les-Bains, la municipalité de Plombières espère obtenir l’autorisation d’ouvrir un casino dans son ancienne gare.
Filiales de Perrier France (groupe Nestlé), Vittel et Contrexéville s’écartent de leur vocation thérapeutique. Vittel a accueilli l’an dernier 15.541 visiteurs (en progression de 16 % par rapport à 1997), dont moins d’un tiers de curistes conventionnés et 11.000 amateurs des forfaits forme-beauté.
A Contrexéville, le célèbre forfait minceur à la carte a accueilli 5.541 visiteurs, contre 796 séjours médicalisés.
Bains-les-Bains, dont l’efficacité en matière de traitement de l’arthrite est incontestée, a encore une carte à jouer en matière de thermalisme classique. Les autres stations développent un thermalisme de confort de plus en plus prisé. Les quatre villes se sont dotées d’outils de promotion communs qui expliquent la renaissance du thermalisme vosgien.
Eric Chavanne, maire de Bains-les-Bains et président de l'Association des stations thermales vosgiennes
Plus jeune station thermale de Lorraine, Amnéville développe un thermalisme classique (13.200 curistes en 1998, en progression de 8 % par rapport à 1997), au coeur d’un parc de loisirs de 500 hectares.
Ouvert en 1996 aux côtés d’une vingtaine d’autres attractions (casino, zoo, salle de concerts, patinoire, etc.), Thermapolis a accueilli 414.535 visiteurs en 1998. Unique en France, cette rivière d’eau thermale intérieure et extérieure utilisée à des fins ludiques frôle aujourd’hui la saturation. Gestionnaire du centre thermal (avec un chiffre d’affaires de 45 millions de francs en 1998) et de Thermapolis (22 millions de francs de chiffre d’affaires), l’Association paramunicipale du centre thermal Saint-Eloi étudie la construction d’un nouvel établissement thermoludique.
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