Le Pôle métropolitain européen du Sillon Lorrain soutiendra une candidature commune au label French Tech. Ralliant les quatre villes Sillon ainsi que Luxembourg et Sarrebruck, la démarche Lor’N’Tech entend renforcer un numérique déjà dense.
La filière numérique lorraine n’a rien de virtuel. En plusieurs mois de travail, les agents de la communauté urbaine du Grand Nancy ont détecté 10 000 emplois et 2 000 entreprises explicitement liés à ce secteur, 36 marques et 79 logiciels déposés par l’Université de Lorraine et une centaine de laboratoires publics ou privés susceptibles de conforter la filière. Enchanté par ce constat, le Grand Nancy, qui regroupe à lui seul 80 % de l’activité numérique de Meurthe-et-Moselle et un tiers des acteurs lorrains du secteur, se propose de réunir les acteurs publics et privés sur un périmètre intégrant Metz, Thionville, Nancy et Epinal, mais aussi Sarrebruck et Luxembourg-ville, pour postuler conjointement au label French Tech. Cette labellisation doit désigner les écosystèmes numériques français les plus performants et les soutenir à l’international.
Catalyser le numérique
Nous avons les moyens d’être ambitieux. L’écosystème numérique lorrain existe et réunit beaucoup de monde. Il bouge vite, réunit des entreprises présentant des cultures et des attentes différentes et des membres qui ne se connaissent pas très bien. Il a besoin d’un porteur de projet pour être vu et reconnu. Nous nous proposons non pas de le coacher, mais de le catalyser.
François Werner, vice-président du Grand Nancy en charge de l’enseignement supérieur et du projet Nancy numérique à la communauté urbaine
La démarche Lor’N’Tech annonce des objectifs ambitieux, tels le doublement du nombre d’emplois liés au numérique au cours des 10 prochaines années, l’augmentation de 15 % du nombre d’étudiants dans cette filière, la création d’un label « Tech Responsable » qui doit englober le tiers des entreprises lorraines du secteur au cours des trois prochaines années ou encore, l’organisation chaque année d’une manifestation d’envergure internationale.
Une image à construire
Intitulée « Lor’N’Tech au service des possibles numériques », la démarche comporte une part de flou. Ni l’investissement prévu, ni les retombées chiffrées d’une éventuelle sélection à la French Tech ne sont précisés. Le dossier présenté à la presse est délibérément expurgé de certains éléments afin de ne pas dévoiler les atouts de la démarche à ses concurrents. Ses acteurs disposeront d’un point d’accès dans chaque ville du réseau, bénéficieront des fonds de la Lor’N’Tech fondation/financement à titre d’aide au lancement ou au développement et s’appuieront sur Lor’N’Tech International pour assurer leur promotion sur le plan national et international. Le caractère transfrontalier de la démarche constitue à la fois une singularité et un atout. L’incubateur luxembourgeois Technoport a obtenu le soutien de la Lorraine dans sa demande de labellisation. La Sarre est également convaincue de l’intérêt d’une filière numérique lorraine forte et reconnue.
Nous avons une image à construire pour surprendre le jury de la French Tech. Nous n’avons pas de très grand acteur du numérique sur notre territoire, ni de pôle de compétitivité dédié, mais nous avons des atouts : une multitude de PME, une bonne desserte numérique des principaux pôle d’activité du Sillon lorrain, la possibilité d’échanges transfrontaliers et un grand potentiel de formation. La filière est promise à un bel avenir si nous parvenons à valoriser ces atouts.
Emilie Pawlack, chargée de Mission Grand Nancy Numérique at Communauté Urbaine du Grand Nancy
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