..

Longwy restaure ses remparts et s’ouvre vers le Luxembourg

Les prototypes de nouvelles entrées d’immeubles ont lancé en septembre la requalification du quartier des Remparts, qui actionne les deux leviers sur lesquels s’appuie Longwy pour transformer son image : l’ex-bastion de la sidérurgie projette son avenir dans l’exploitation de son patrimoine historique et de ses atouts transfrontaliers.

Longwy-rempartRetenue en avril dernier par le ministère de la Culture et du tourisme pour figurer parmi les 15 membres du réseau national des villes Vauban, la cité meurthe-et-mosellane espère un classement collectif au patrimoine mondial de l’Unesco. En 2007, le tricentenaire de la mort du grand bâtisseur créera une opportunité pour accélérer le dossier. Parallèlement, la ville lance de grands programmes immobiliers, tant pour répondre aux besoins de sa propre population, dont le solde redevient légèrement positif, que pour capter les retombées du grand projet urbain luxembourgeois d’Esch-Belval.


Patrimoine mondial : objectif 2008

Jean-Marc-Fournel-LongwySi l’Etat choisit de soutenir la candidature du réseau des villes fortifiées l’an prochain, l’Unesco statuera sur la demande de classement courant 2008. Une réponse positive nous obligerait à engager de gros efforts d’entretien des remparts, d’animation et de mise en valeur du patrimoine de la ville. En contrepartie, ce label nous conférerait un prestige exceptionnel.

Jean-Marc Fournel, maire de Longwy

2008 devrait également voir le lancement de l’autre grand projet patrimonial de la ville : la création d’un musée des Emaux dans l’ancien siège de la Banque de France de Longwy, que la ville a acquis en juin dernier. Cette belle bâtisse de 3 500 mètres carrés constituera à la fois un lieu d’exposition et un centre européen d’initiation aux arts du feu. Le projet, dont le financement n’est pas encore acté, bénéficie du soutien de la direction régionale des Affaires culturelles, du conseil général de Meurthe-et-Moselle et du conseil régional de Lorraine.


Quartier des remparts : objectif 2010

Inscrite par dérogation dans le programme de l’Agence nationale de rénovation urbaine (Anru), la requalification du quartier des Remparts, non répertorié parmi les zones urbaines sensibles, mais présentant un risque de dégradation, résultera d’une concertation engagée dès 2002. Ce programme chiffré à 17 millions d’euros vise à transformer durablement un ensemble de 387 logements détenus par Batigère Nord Est et de 73 logements pour personnes âgées appartenant à Présence Habitat, autre entité du même groupe.

L’image de ce quartier enclavé commence à se dégrader. La réflexion engagée par Batigère Nord-Est avec les habitants et la ville a conduit au projet actuel axé sur le désenclavement, l’amélioration du cadre de vie et la redynamisation du quartier.

Rachida Boumali, chef du projet Anru auprès de la CCAL

Le groupement de commande constitué par la ville et Batigère Nord-est a désigné les premiers maîtres d’œuvre du projet : Thierry Weill pour les voiries et la résidentialisation, Filliatre pour les halls d’entrées. Une troisième équipe réhabilitera les logements. Le chantier se décomposera en trois phases : traitement des entrées des cinq groupes d’immeubles et les travaux de voierie jusqu’en 2007 ; requalification des logements échelonnée jusqu’en 2009 ; reconstruction de la maison de quartier et transformation du foyer pour personnes âgées en Etablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) en 2010. Le projet sera financé à 60 % par les bailleurs sociaux, à 23 % par l’Anru, à 11 % par la ville de Longwy et à 6 % par le conseil régional de Lorraine.


500 logements sur la friche Senelle

Longwy-quartier-Voltaire
quartier Voltaire

Une démarche analogue s’engage au quartier Voltaire, où le bailleur social Meurthe-et-Moselle Habitat (MMH) a confié à l’Agence d’urbanisme de Lorraine Nord (Agape) la réalisation d’un diagnostic urbain, paysager et social. Les schémas d’intervention sur ces 11 immeubles regroupant 734 logements datant de la fin des années 50 devraient être définis d’ici au début 2007. Le renouvellement urbain passe également par la réalisation de nouveaux logements correspondant aux besoins disparates des futurs salariés du quartier luxembourgeois Esch-Belval. Mandaté fin 2005 dans le cadre d’une étude de définition, le cabinet nordiste VDDT prévoit la création de 450 à 600 logements sur la friche de Senelle. Composé des villes de Longwy et d’Herserange, de l’Agape, du CAUE (Conseil Architecture Urbanisme et Environnement) de Meurthe-et-Moselle et de l’Etablissement public foncier (EPF) de Lorraine, le comité de pilotage du futur quartier Gare-Senelle définira en fin d’année les procédures d’aménagement de cet espace de cinq hectares. L’EPF Lorraine lance par ailleurs un diagnostic préliminaire sur la friche Didier, étendue sur 1,5 hectare. L’expertise géotechnique et environnementale en cours a débouché en septembre sur de premières propositions de traitement.


--Télécharger l'article en PDF --


Pascale Braun

Scroll To Top