Depuis 2013, quatre services de placement transfrontaliers proposent aux demandeurs d’emploi les services communs à Pôle emploi et à l’Arbeitsagentur. Les résultats sont encourageants, mais demeurent ténus tant au regard du nombre de travailleurs frontaliers qu’en comparaison au nombre de demandeurs d’emploi côté français.
Issus de 20 ans de contacts réguliers entre Pôle Emploi et son homologue allemand Arbeitsagentur, quatre antennes de service de placement transfrontalier (SPT) maillent la frontière depuis 2013 entre Strasbourg et Kehl, Mulhouse et Fribourg-en-Brisgau, l’Alsace du Nord (Haguenau et Wissembourg) et Karlsruhe-Landau et entre Sarreguemines et Sarrebruck. A Kehl, les conseillers français et allemands partagent les mêmes locaux. Ailleurs, ils restent en liaison informatique permanente et ils assurent des permanences croisées.
Près d’un millier d’offres placées
En 2014, un premier bilan a fait état de 852 demandeurs ayant retrouvé un emploi soit en CDI, soit en contrats de longue durée. Au cours des huit premiers mois de 2015, les SPT affichent 682 placements. Cette accélération peut sembler encourageante, mais les chiffres restent ténus par rapport aux 46 000 frontaliers alsaciens et lorrains travaillant en Allemagne ou encore, au regard des 100 000 demandeurs d’emploi alsaciens.
Les SPT ont fluidifié la transmission des offres que nous recevons des employeurs allemands et celle des candidatures françaises, tant pour les emplois que pour des formations professionnelles.
Norbert Mattusch, responsable du transfrontalier pour les agences allemandes limitrophes de l’Alsace
Le nombre d’offres en provenance de l’Allemagne est en constante augmentation, constate Pôle Emploi. Les SPT drainent un public qui ne postulait guère à l’étranger. A Mulhouse, quatre embauchés sur 10 sont des « nouveaux frontaliers », qui n’avaient jamais postulé à un travail de l’autre côté de la frontière.
Des candidatures bien triées
Le taux de placement des candidats accompagnés par les SPT a atteint 65 % l’an dernier et il est encore plus élevé début 2015. Cette performance s’explique en bonne partie par le filtrage des candidatures : les demandeurs d’emploi ne postulent pas directement auprès d’un service transfrontalier. Leur candidature transite par leur agence Pôle Emploi « classique », qui la transmet au SPT en fonction des atouts du parcours professionnel du candidat, de sa qualification, du type de poste visé et de sa maîtrise de l’allemand.
Les bon taux de placement s’expliquent tout simplement par la santé toujours florissante de son économie allemande : le taux de chômage des bassins frontaliers de l’Alsace oscille entre 3 et 4 %, alors qu’il atteint 10 % côté alsacien. En théorie d’ailleurs, les SPT aident aussi les Allemands à se placer en France, mais ce cas reste virtuel.
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