Pôle emploi s’associe à 4.000 forums, journées portes ouvertes et autres « job dating ». La concurrence est forte entre les nombreux organisateurs de Salons.
A l’heure de l’économie numérique, la recherche d’emploi résiste – contre toute attente – aux sirènes du tout Internet. Les Salons de l’emploi, lieu de rencontre privilégié entre les employeurs et les candidats, essaiment partout en France. Sur 1.350 foires et Salons déclarés chaque année en préfecture par ses 408 adhérents, l’Union française des métiers de l’événement (Unimev) dénombrait cette année 167 manifestations explicitement dédiées à l’enseignement, à l’emploi et aux ressources humaines à l’initiative d’une vingtaine d’organisateurs. Un chiffre loin d’être exhaustif.
Acteur incontournable du secteur, Pôle emploi s’associe à 4.000 forums, journées portes ouvertes et autres « job dating » qui ont réuni l’an dernier 500.000 candidats. Des manifestations qui ont parfois l’allure de « grands raouts » : le 6 octobre, Paris pour l’emploi a réuni place de la Concorde 2.000 recruteurs. A Rennes, le Stade Rennais a rassemblé au printemps ses supporters demandeurs d’emploi et 70 entreprises avec à la clef un millier de postes.Tantôt organisateur, tantôt partenaire, Pôle emploi crée ses propres événements ou s’associe aux Salons existants en y implantant ses stands et en prévenant les demandeurs d’emploi par des mailings.
Ateliers de coaching
Dans l’écosystème fertile du marché de l’emploi, nul ne prétend au monopole des offres. Professionnels du recrutement, spécialistes de l’événementiel et groupes de presse soucieux de diversification convergent sur un secteur devenu fortement concurrentiel.
Les acteurs du marché sont aujourd’hui si nombreux que les entreprises se dispersent. Pour rester présentes partout, elles réduisent la taille de leurs stands.
Frédérique-Anne Gauthier, directrice déléguée de Job Rencontres
Détenu par Altice Media, l’entreprise a organisé 220 rencontres durant les vingt-cinq dernières années, dont le Salon des 10.000 emplois à Paris et celui des 1.000 emplois à Lyon, Bordeaux et Marseille.
Certains Salons rassemblent les soutiens de titres et sites concurrents, multiplient les ateliers de coaching et rivalisent de conférenciers prestigieux. D’autres, moins fastueux, visent des secteurs d’activité précis : métiers de l’esthétique, de la grande distribution… Début octobre, dans l’Orne s’est même tenu un Salon virtuel de l’emploi de l’industrie, sous l’égide de l’agence Pôle emploi d’Argentan avec Orne Développement. Une stratégie de niche adoptée par de nombreux professionnels. Les Salons dédiés à l’orientation professionnelle ou au premier emploi sont ainsi très courus.
Partenariat avec les rectorats
Le magazine « L’Etudiant », lui aussi filiale d’Altice Media, a ainsi organisé 110 Salons cette année (+ 10 %) et réalise 65 % de son chiffre d’affaires grâce à l’événementiel. Il est devenu un partenaire traditionnel des rectorats, des ministères et des collectivités territoriales depuis trois décennies. Figaro Classified, filiale du « Figaro », a lancé Objectif emploi, le groupe d’information professionnelle Infopro Digital orchestre Top Recrutement, les Echos Solutions se réservant le Salon des entrepreneurs.
Seule limite à cette spécialisation, la réalité du marché de l’emploi. Les rencontres thématiques ciblées sur les métiers du commerce et de la banque se maintiennent, mais Job Rencontres, par exemple, a dû annuler cette année trois manifestations dédiées aux professions paramédicales. Autre frein de taille, ces manifestations regroupant tantôt des PME locales, tantôt des groupes publics et privés, s’avèrent parfois si hétéroclites qu’il est difficile d’évaluer leur efficacité. Mais en dépit, parfois, du brouhaha et des files d’attente, ils continuent de cristalliser bien des attentes.
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