Quattropole et Tonicités s’entrecroisent sur un territoire frontalier englobant quatre pays. Les deux réseaux assurent un rôle d’animation et de cohésion, mais aussi de vigie.
« Quatre villes, trois pays, une aventure », annonce le sous-titre du guide touristique Luxembourg-Metz Sarrebruck-Trèves paru en juin 2018. Publié à 10.000 exemplaires aux éditions DuMont Reiseverlag, très connues outre-Rhin, l’ouvrage bilingue français-allemand constitue la première réalisation d’envergure du réseau Quattropole.
Nous voulions faire connaître le territoire aux habitants des quatre villes et ancrer la présence du réseau au centre de l’Europe, en diffusant le guide jusqu’en Suisse et en Belgique.
Jade Porcherot, assistante du secrétariat général de l'association
Vision d’avenir commune
Situées à moins d’une heure de route les unes des autres, les villes de Quattropole, qui représentent un bassin de population de 526.000 habitants, tirent d’une longue histoire commune, un remarquable patrimoine culturel et un art de vivre méconnu. Fondé en 2000 par quatre maires soucieux de conforter l’idéal européen, le réseau s’est mué quinze ans plus tard en association de droit allemand, basée à la Maison de la Grande Région au Luxembourg et dotée depuis 2017 d’un « Leitbild ».
Cette vision d’avenir commune a été ratifiée par les maires et 10 représentants de chacune des quatre villes, soit 44 élus. Rédigé par une équipe d’urbanistes architectes planificateurs déjà auteurs du Leitbild de l’eurodistrict SaarMoselle, ce document fondateur définit 35 projets à plus ou moins court terme, dont certains sont déjà engagés. Quattropole a ainsi lancé en juillet dernier un Prix de musique doté de 10.000 euros récompensant une création émanant de l’une des quatre villes et faisant appel à des techniques numériques.
Coopération au sein de Tonicités
Englobant six villes – Luxembourg et Esch-sur-Alzette au Grand-Duché, Arlon en Belgique et Longwy, Thionville et Metz en Lorraine -, le réseau Tonicités n’a pas encore franchi le cap de l’institutionnalisation, mais se concentre depuis sa création, en 2006, sur les problématiques des 180.000 travailleurs frontaliers. La coopération entre les six partenaires s’est traduite par la publication de documents sur les liaisons ferroviaires et routières, l’établissement de connexions transfrontalières à haut débit et la publication d’agendas culturels.
Porté par l’agence d’urbanisme du Nord lorrain Agape, le projet européen Mmust (Modèle multimodal et scénarios de mobilité transfrontaliers), doté d’un budget de 2,9 millions d’euros sur trois ans, recoupe ces thématiques sur un territoire englobant les villes de Tonicités. Le réseau ne figure pourtant pas parmi les partenaires officiels de Mmust, qui doit élaborer un modèle de prévision des déplacements des personnes et des marchandises. Cette absence tient en partie aux dissensions que les questions de mobilité font naître entre villes frontalières.
Les réseaux de villes sont des sentinelles qui informent et alertent les élus mieux que les Etats ou les régions ne peuvent le faire.
Louis-François Reitz, chargé de la prospective et des enjeux métropolitains à la Ville de Metz
Tonicités pointe notamment les nuisances induites par l’extension du hub logistique luxembourgeois de Bettembourg au long des autoroutes lorraines ou encore, les perspectives démographiques qui font craindre un assèchement de la main-d’oeuvre dans l’espace frontalier.
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