Le tri sélectif s’amplifie dans le Grand Nancy (20 communes – 266 000 habitants) car le nombre de points de collecte croît. En parallèle, le coût de gestion tend vers zéro. Soutenue par Ecofolio, la communauté urbaine double son parc de bornes d’apport volontaire pour augmenter d’un tiers sa collecte de papiers.
D’ici à juin prochain, le Grand Nancy aura implanté 150 nouveaux points d’apport volontaire de papiers, soit un doublement du nombre de bornes au cours des 18 derniers mois. Le déploiement de ce plan d’action défini voici 4 ans est devenu urgent : signée en 2013, une convention biennale avec Ecofolio prévoit la prise en charge des trois quarts des coûts de pose et de matériel si la collectivité parvient à respecter un délai déjà prolongé d’une année. L’organisme de recyclage prendra également en charge l’intégralité des frais de la campagne de sensibilisation qui doit permettre à la communauté urbaine d’augmenter d’un tiers sa collecte de vieux papiers.
Un emballage sur quatre
La réflexion globale sur la collecte du verre et du papier remonte à 2012. Une étude réalisée selon la méthode de caractérisation des ordures ménagères (Modecom) de l’Ademe a mis en évidence de grandes marges de progression essentiellement liées à la faible densité des bornes d’apport. Nous avons donc maintenu le principe de l’apport en travaillant sur le maillage.
Christophe Fritsch, directeur de la direction Prévention et gestion des déchets ménagers au pôle Services urbains du Grand Nancy
Selon l’étude Modecom, les Grand-Nancéiens ne recyclent qu’une bouteille sur deux, un emballage sur quatre et un papier sur trois. Ces piètres taux tiennent en partie à la configuration à un habitat collectif à 66 %, qui rend difficile la collecte des papiers au porte-à-porte. Seuls les emballages sont collectés dans des Ecosacs au pied des logements, les papiers s’avérant trop pondéreux et trop encombrants. Le Grand Nancy réserve le ramassage des papiers au porte-à-porte aux entreprises, qui contribuent à hauteur de 20 % aux 5 000 tonnes récupérées chaque année.
Economie de 300 000 euros
Avec un conteneur pour 500 habitants – contre 1 pour 1000 naguère – la densification du parc doit faire augmenter de 6 kg/an et par habitant une collecte de papiers qui culmine aujourd’hui à 20 kg/an. Ces 1 500 tonnes soustraites chaque année à l’enfouissement, dont le coût représente 200 euros par tonne, représentent une économie de 300 000 euros.
Les quatre contrôleurs du tri du pôle “déchets” ont identifié tous les emplacements susceptibles d’accueillir de nouvelles bornes. Une liste comportant deux fois plus de sites potentiels que nécessaire a été soumise aux élus référents de chacune des 20 communes, invités à en retenir un sur deux. Le renforcement du maillage, qui avait été considérablement différé par les élections municipales de 2014, s’en est trouvé facilité. Les 14 ambassadeurs du tri du Grand Nancy ont désormais pour mission d’informer au porte-à-porte tous les riverains des nouvelles bornes en leur expliquant l’enjeu d’un renforcement de la collecte. La campagne Ecofolio prévoit également un affichage par panneaux et sur les 30 camions-bennes de l’agglomération.
Aujourd’hui, les citoyens et les élus sont sensibles à la dimension économique et citoyenne de l’écologie pratique.
Serge Bouly, délégué communautaire à l'eau et à l'assainissement, à la collecte et au traitement des déchets
Dans une logique de circuits courts, la matière première est valorisée à moins de 50 km du Grand Nancy dans l’usine locale du papetier Norske Skog. En intégrant les soutiens d’Ecofolio et les recettes de la vente du papier (100 euros la tonne), le coût de gestion sera nul.
Budget : 400 000 euros, dont 500 000 pris en charge par Ecofolio, pour passer de 200 à 400 le nombre de points d’apport de papiers.
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