La start-up messine prépare une deuxième levée de fonds pour déployer ses mini-datacenters urbains couplés à des chaudières.
Tresorio semble enfin avoir trouvé son modèle. Après avoir démarré comme un site d’affacturage pour les particuliers en 2015, elle s’est convertie dans le minage de cryptomonnaies , en vain. C’est en s’attaquant au stockage de données que la start-up messine s’est finalement intéressée aux enjeux énergétiques de la digitalisation. Elle ouvrira début novembre l’une des premières plates-formes de « fog computing » de France.
Nébuleux de prime abord, ce concept d’informatique géodistribuée a pris, en Moselle, une application très concrète : les données de calcul des utilisateurs font fonctionner deux chaudières implantées par l’énergéticien Dalkia à l’hôpital de Mercy à Metz et dans l’usine de pneus Continental de Sarreguemines. La prochaine installation sera basée dans un bâtiment tertiaire de Montluçon (Allier).
En amont, nous ciblons des utilisateurs qui ont besoin d’une puissance de calcul immédiatement accessible. En aval, nous recherchons des entreprises présentant un besoin constant d’énergie. Nous y implantons des serveurs couplés à des chaudières capables de convertir 100 % de l’énergie produite.
Jonathan Klein, PDG de Tresorio
Développements à venir en Suisse et au Luxembourg
Une centaine d’utilisateurs testent la plate-forme, qui proposera trois formes de prestations : les SSII loueront, à un tarif présenté comme 30 % inférieur à celui du marché, des serveurs facturés à la seconde. Les utilisateurs d’IA et de big data choisiront un pack de puissance adapté à leurs besoins de calculs en bénéficiant d’une accessibilité quasi immédiate, les données n’étant plus stockées dans des clouds excentrés, mais en ville. Enfin, les graphistes et designers disposeront d’une extension au logiciel de modélisation Blender pour accéder à des rendus en 3D.
En aval, Tresorio s’appuie sur Dalkia pour implanter ses data-centers couplés à des chaudières. En juin dernier, la start-up, qui est passée en un an de 2 à 18 salariés, a levé 480.000 euros auprès de business angels locaux, du consultant lyonnais Sistema Strategy et du logisticien Deret pour finaliser son démonstrateur et valider son business model. Elle envisage déjà un deuxième tour de table d’un montant de 2 millions d’euros pour se développer au premier semestre 2020 sur les marchés suisses et luxembourgeois. En cinq ans, elle compte déployer 135 machines sur toute l’Europe à la faveur du déploiement de la 5G, de l’essor de l’IA et de la prise de conscience, de mieux en mieux partagée, du gouffre énergétique que représente la digitalisation.
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