Voici près de dix ans, les premières montgolfières ont décollé sur la base aérienne de Chambley. Le site s’est depuis mué en haut lieu mondial de l’aérostation. D’un somptueux désert rural émergent un pôle touristique et une zone d’activité dédiée à l’aéronautique.
Chambley Planet’Air veut y croire : l’état ne saurait lâcher le projet d’avion lorrain qui emploie aujourd’hui les 210 salariés de Sky Aircraft, sur l’ancienne base de l’Otan à Chambley (Meurthe-Et-Moselle). une communauté d’ingénieurs et de techniciens hautement qualifiés sont arrivés de Toulouse, de la région parisienne ou de l’étranger pour participer à l’aventure du bimoteur Skylander, porté par l’avionneur Geci International. Le décollage financier de l’ avion lorrain connaît quelques ratés, mais la région garde l’espoir de voir se développer sur l’ancienne base aérienne une industrie aéronautique nouvelle, qui créerait 600 emplois.
Geci constitue le pôle le plus structurant de Chambley Planet’Air, mais la reconversion de la base a été décidée avant son implantation pour regrouper des activités aéronautiques, industrielles et touristiques au coeur de la Lorraine.
JeanYves le Déaut, vice-président du conseil régional et député Ps de Meurthe-Et-Moselle
Propriété du conseil régional, le pôle d’excellence aéronautique et touristique, inauguré en 2010, couvre 500 hectares aux confins de la Meuse, de la Meurthe-Et-Moselle et de la Moselle. A la fois excentré par rapport aux grandes villes et central au coeur de la Lorraine, Chambley Planet’air constitue un étrange village dont la station de gaz et d’essence constituerait le poste de garde et la piste d’aviation de 2 400 mètres de longueur l’artère principale. Le long du boulevard Saint-Exupéry s’alignent six grands hangars en bois. Les façades de verre et d’acier abritent des activités hétéroclites mais connexes, de l’atelier de réparation d’hélicoptères à l’auditorium du centre de formation. La tour de contrôle accueille désormais des bureaux et un restaurant, tout en conservant sa fonction de vigie.
Une variété unique de services à l’aéronautique
Dans les allées se croisent des pilotes de montgolfières, des instructeurs d’ULM et des membres d’associations spécialisées dans les sports aériens. A l’heure où se raréfient les bases aériennes en activité, Chambley Planet’Air concentre une variété unique de services à l’aéronautique. C’est un peu un village gaulois uni par la même volonté de voir le site se développer.
Chambley offre un cadre de travail exceptionnel. Les salariés de la base trouvent souvent dans les villages alentour des maisons remarquables, pour moins cher qu’un appartement en ville.
Jean-Luc Kaiser
Le gérant de l’Europe vue du ciel, Pme spécialisée dans les prises de vue aériennes et dans la location d’hélicoptères, a regroupé l’ensemble de ses activités sur le site l’an dernier.
L’ancienne base aérienne doit son redécollage à l’envol, en 1993, de 763 montgolfières venues de 38 nations. Organisée par Philippe Buron-Pilâtre, alors journaliste sportif, la troisième édition de la Biennale mondiale de l’aérostation, qui se déroulait jusqu’alors à Metz, a imposé Chambley comme haut lieu mondial de l’aérostation.
Rebaptisée mondial air Ballons, la manifestation rassemble à chaque édition quelque 400 000 visiteurs venus admirer gratuitement le somptueux spectacle des toiles bigarrées se redressant fièrement sous le souffle des brûleurs. Les loges blanches du village des partenaires accueillent en moyenne 30 000 invités tous les deux ans. Des centaines d’entre eux goûtent pour l’occasion le bonheur d’un vol en ballon. Les montgolfières entraînent dans leur sillage les journalistes et équipes de tournage des quelque 70 pays participants, conférant une notoriété internationale aux mosaïques de forêts sombres, de champs de blé argentés et de prairies vert tendre de la lorraine rurale. aux 14 millions d’euros de bénéfices directs s’ajoutent des retombées incalculables en termes d’image.
Ouverture prochaine d’un aéromusée
Du 26 juillet au 4 août 2013, la 13e édition commémorera le 230e anniversaire du premier vol habité de l’histoire, réalisé en 1793 par le messin Pilâtre de Rozier. L’impact de cet exploit a été comparable à celui des premiers pas sur la Lune.
La Lorraine doit sa légitimité et son histoire aérienne à ce pilote d’essai parti à la conquête de l’espace.
Philippe Buron-Pilâtre, descendant de Pilâtre de Rozier, président fondateur de mondial air Ballons et dirigeant de Pilâtre de Rozier organisation.
la structure de sept salariés dirige l’école internationale aérostatique, assure les relations presse et publiques de multiples événements lorrains, et gère un parc d’une quinzaine de montgolfières pour le compte d’entreprises ou d’institutions.
Porteuse de l’histoire de l’aérostation lorraine au cours des trente dernières années, Pilâtre de Rozier ouvrira courant août un aéromusée de 400 m2 retraçant l’histoire scientifique, civile et militaire des énormes ballons. L’exposition réserve une place à l’histoire de Chambley air Base France , qui constitua entre 1953 et 1967 une véritable ville de 3 000 habitants. Déserté dans les années 1980, le site a repris vie à la faveur de ballons portant très haut l’image de la lorraine. Métaphorique à l’envi, le vol de la montgolfière n’en finit pas de faire rêver.
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