Affectant 20 % de la population mondiale, l’allergie constitue un véritable fléau, certes, mais aussi un marché florissant.

Spécialisée dans la production d’allergènes préparés pour un individu seul (Apis), la PME meusienne Allerbio décline les produits injectables Iris et Irisa et les allergènes en solution sublinguale Osiris. Ces produits phares, auxquels s’ajoutent des acaricides et des housses anti-acariens, assurent à l’entreprise familiale une croissance annuelle moyenne de 20 %. Discrets quant à leurs marges, ses dirigeants ont investi au courant de 2004 9 millions d’euros dans un nouveau laboratoire entré en service en décembre dernier à Vandeuil (Marne).

La saga des acaricides débute en 1987, lorsque Bernard Guérin, docteur en pharmacie et en médecine, quitte l’institut Mérieux. Fidèle à ses racines nord-meusiennes, il fonde à Varennes-en-Argonne (700 habitants) son entreprise de production d’allergènes, d’acaricides et de produits d’éviction. Le succès fulgurant d’Allerbio, qui multiplie ses effectifs par six et son chiffre d’affaires par huit en l’espace de quinze ans, assure la prospérité du village. Avec son laboratoire de 2.600 m2 implanté sur 14 ha de verdure, le site convient à merveille à l’élevage de chats, à la collecte de pollen et à la culture d’acariens.

Mais le « désert meusien » peine pour attirer les cadres et chercheurs indispensables pour passer à une nouvelle étape de croissance. A la fin de 2003, Laurence Guérin, qui a pris les rênes de l’entreprise à la suite du décès de son père, et son mari Patrick Le Merdy se mettent en quête d’un nouveau site aussi bucolique que le premier, mais offrant à ses salariés les attraits de la ville. Leur choix se porte sur Vandeuil, à une quinzaine de kilomètres de Reims. Allerbio s’y installe dans des locaux exclusivement dédiés à la production, et organise le transfert de 60 salariés meusiens dans la Marne. Le nouveau laboratoire est dimensionné pour faire face à un triplement de la production. Varennes-en-Argonne conserve le traitement des ordonnances, le contrôle et le conditionnement des préparations ainsi que l’expédition des commandes.

Nouveaux allergènes

Partie prenante de la recherche médicale, Allerbio a contribué à mettre en évidence de nouveaux allergènes : poils de furets, de chinchillas, etc. mais aussi des solutés de blé ou farine de lupin introduits dans l’alimentation.

Ces recherches constituent notre vitrine. Notre fonds de commerce réside dans le traitement – d’une efficacité incontestée – des allergies classiques aux poils de chat, aux graminées et aux acariens.

Patrick Le Merdy, directeur général d'Allerbio

L’entreprise cible les quelque 1.800 allergologues et pneumologues spécialisés de France et réalise 10 % de son chiffre d’affaires à l’export, principalement en Allemagne.

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