Après 18 mois d’existence, l’école de la deuxième chance transfrontalière (E2C-T) a dressé ce lundi 15 décembre à Forbach un premier bilan de l’initiative qui a permis à une centaine de jeunes sarrois et mosellans de découvrir les opportunités d’emploi de part et d’autre de la frontière.
Les représentants du groupe CCI Formation 54, pilote français du projet, et du Tüv Nord Bildung Saar, son partenaire allemand, ont présenté ce lundi dans les locaux de la Communauté d’agglomération Forbach-Porte de France un bilan particulièrement encourageant de l’école de la deuxième chance transfrontalière (E2C-T). En 18 mois d’existence, cette école dédiée aux jeunes sortis sans diplôme du système scolaire enregistre un taux moyen de 60 % de réussite. Cette proportion d’élèves ayant trouvé un emploi ou une formation ou ayant intégré une formation s’avère bien supérieure à celle que présentent d’ordinaire les chantiers d’insertion.
Cours d’allemand intensifs
Monté dans le cadre du programme de coopération transfrontalière Interreg IV A dédié au développement de l’emploi dans un contexte transfrontalier, le projet E2C-T a permis de former et de coordonner les équipes pédagogiques de la Tüv Nord Bildung basée à Volklingen et l’E2C-T à . Etendu sur 7 à 9 mois, le programme personnalisé propose à chaque élève un parcours sans rupture où s’enchaînent une évaluation, l’élaboration d’un projet professionnel, des stages en entreprise et un plan de formation qualifiante dans des métiers souffrant de pénurie de main d’œuvre tels l’industrie, le bâtiment ou le commerce. La spécificité de l’école transfrontalière s’est traduite par des cours intensif de la langue du voisin. A l’immersion en milieu professionnel s’est ajouté un voyage éducatif à Berlin et à Rouen.
Un enjeu européen
Le groupe français, constitué de 76 élèves dont 53 % de femmes, a enregistré 62 % de « sorties positives », contre 20 % jeunes n’ayant pas de solution immédiate et 18 % d’échec suite à des cause « non maîtrisables », – déménagement, maladie, grossesse ou incarcération. Les 53 jeunes Sarrois présentent pour leur part un taux de réussite de 27 %, contre 7 % de personnes sans solutions et 37 % d’échec.
Ces chiffres démontrent qu’il vaut la peine d’aider des jeunes qui ont échoué dans leur cursus scolaire. Compte tenu du déclin démographique de la Sarre, nous ne pouvons pas nous permettre de laisser des jeunes sur le bord du chemin. Traverser la frontière doit devenir normal. L’enjeu de l’emploi des moins de 25 ans ne concerne pas uniquement les Sarrois et les Lorrains, mais correspond aux besoins de l’Europe tout entière.
Jürgen Barke, secrétaire d'Etat au ministère sarrois de l'Economie, du travail, de l'énergie et des transports
Les tables rondes ont donné la parole à des élèves convaincus de la plus-value de la langue et de la mobilité, mais aussi de la confiance en soi que procure une expérience transfrontalière. Leurs employeurs, dont les responsables de l’hôtel Mercure de Sarrebruck et de l’hypermarché Cora de Forbach et la directrice de l’agence d’intérim transfrontalière Oceal de Creutzwald, ont confirmé leur intérêt pour des salariés venant de l’autre côté de la frontière et affirmé leur intention de poursuivre les recrutements d’élèves issus de E2C-T.
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