Spécificité de « Smartville », l’usine de Smart France à Hambach, consistant à regrouper les sous-traitants au pied de la chaîne du constructeur, ne résistera pas à la réorganisation du site.
L’arrêt programmé de la Smart à moteur thermique, qui réduira considérablement les volumes produits sur le site, aurait bien pu entraîner des plans sociaux en cascade parmi les sept sous-traitants de « Smartville », qui totalisent 800 salariés, soit le même effectif que leur donneur d’ordre. Mais les assurances de la direction, réitérées mi-décembre, écartent le risque de licenciement. Entre les sous-effectifs prévus chez Smart France pour assurer simultanément la production de la Smart et de la SUV Mercedes et les sureffectifs prévisibles chez les sous-traitants, un jeu de vases communicants assorti de formations permettra une transition sans casse sociale.
Cinq « partenaires de production » s’activent depuis vingt ans au pied des lignes de montage de la Smart. Magna Chassis se charge du ferrage, Magna Uniport monte les portes, ThyssenKrupp Automotive Systems assemble les moteurs thermiques fournis par Renault, Faurecia équipe les voitures des parements en plastique extérieurs et SAS Automotive positionne les tableaux de bord. Deux logisticiens, Seifert et Mosolf, se chargent respectivement de l’approvisionnement en pièces et du transport des véhicules terminés.
Arrêt du moteur thermique
Ce modèle de « village de partenaires », qui faisait la singularité du site de Hambach, a vécu. La réorganisation en cours prévoit le regroupement de SAS Automotive, ThyssenKrupp Automotive System et SAS Automotive dans une même halle dédiée à la Smart.
L’arrêt du moteur thermique réduira comme peau de chagrin l’activité de ThyssenKrupp Automotive System et le nouveau modèle Mercedes, ne comportant pas de pièce en plastique, n’apportera pas de travail à Faurecia. En revanche, le montage des véhicules Mercedes appellera une main-d’oeuvre supplémentaire.
Attente de précisions
La direction ne communique ni l’échéancier des transferts de contrats de travail, ni leur nombre – qui seront décidés en fonction des volumes de production réellement constatés. Les partenaires sociaux restent donc en attente de précisions.
Nous serons très vigilants quant aux conditions de la reprise. L’ancienneté et les avantages acquis seront-ils conservés ? Il ne faudrait pas que les salariés des sous-traitants soient les dindons de la farce.
Eric Barbier, délégué syndical CFE-CGC Hambach Automotive Exterior (groupe Faurecia)
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