A l’occasion de son changement de présidence, Quattropole a dressé le bilan des échanges et coopérations entre les villes de Luxembourg, Metz, Sarrebruck et Trèves. La nouvelle présidence messine entend peser davantage en matière de mobilité, de numérique et d’énergie.
Chevauchant trois frontières, englobant quatre villes – Luxembourg, Metz, Sarrebruck et Trèves – et totalisant 500 000 habitants, le réseau Quattropole se propose de partager une offre culturelle, d’échanger des compétences et de « proposer aux quatre villes plus de lisibilité sur l’échiquier européen ». L’ambition demeure floue, mais la passation de pouvoir entre Charlotte Britz, maire de Sarrebruck, et Dominique Gros, maire de Metz, a mis en exergue plusieurs réalisations.
Créée en 2000 de manière informelle, Quattropole constitue depuis 2014 une association de droit allemand désormais hébergée à la Maison de la Grande Région à Esch-sur-Alzette (Luxembourg). Doté d’un budget annuel de 400 000 euros, le réseau a soutenu le premier salon de start-up numériques transfrontalières aux TCRM-Blida, organisé des manifestations culturelles et développé une offre touristique groupée. Sur le plan politique, le réseau a fait entendre la position commune des quatre villes pour sur les grands sujets de mobilité.
J’ai confiance en cette institution curieuse et peu connue, mais riche de potentialité et inscrite dans les objectifs européens.
Dominique Gros, maire de Metz et nouveau président de Quattropole
La nouvelle présidence compte intensifier l’action de lobbying des quatre villes en faveur de meilleures dessertes entre villes et de connections renforcées aux réseaux TGV européens. Elle annonce également des échanges d’expériences prometteurs en matière de gestion de l’énergie et d’électromobilité et s’ouvre à de nouvelles thématiques sociales, telles l’accueil de réfugiés.
Des ambitions encore frileuses
Le programme s’appuie sur les 35 propositions formulées par trois experts chargés d’analyser le réseau selon la méthode anglo-saxonne Swot ( Forces/faiblesses/opportunités/menaces). Les préconisations des urbanismes n’ont pas toutes été retenues. Ainsi, Quattropole n’a inscrit à son ordre du jour ni la réalisation d’un vaste périphérique transfrontalier, ni la fusion des aéroports régionaux.
Les objectifs de Quattropole restent encore timides et pragmatiques. Ils doivent prendre de la hauteur pour se concrétiser. Il faut en moyenne quinze ans pour faire émerger un grand projet : 5 ans de discussions, 5 ans de négociations et cinq ans d’avant-projet. Mais avant tout, il faut commencer.
Hans Wirz, urbaniste bâlois co-auteur de l’étude Quattropole
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