Naguère présentée comme un exemple de reconversion audacieuse d’un ancien site de Seb, l’aventure vosgienne du spécialiste de la maison en bois auvergnat a fait un fiasco.
Construction
Dans la petite commune du Syndicat (qui réunit environ 2.000 habitants dans sept hameaux), perdue dans deux vallées vosgiennes, le pari de reconvertir une usine de grille-pain en unité de production de façades en bois est définitivement raté. Arrivé en sauveur de l’ancienne usine de Seb fin 2007, le groupe Ossabois, filiale du groupe Bouygues, a fermé début janvier son site vosgien, supprimant les 36 postes restants.
Cette fois, aucun investisseur ne s’est présenté pour proposer une reprise ou une reconversion de l’usine, qui employait 440 personnes, majoritairement des femmes, jusqu’à la fermeture décidée par Seb au milieu des années 2000. Très impliquées dans la reconversion du site, les collectivités ont cru trouver en 2007 une solution de reprise avec le constructeur de maisons en bois canadien Modulex, qui promettait 200 créations d’emplois. En vain.
Une seule commande d’importance
Après l’échec de ce premier projet, Ossabois, qui avait proposé la reprise de l’usine et le recrutement de 127 personnes, avait été accueilli avec espoir. De surcroît, le groupe tient, au cours de l’année 2008, ses engagements, en recrutant 51 anciennes ouvrières de Seb sur un effectif de 62 personnes. Après une formation spécifiquement développée par l’Afpa, les nouvelles travailleuses du bois donnent entière satisfaction. Seb et Ossabois médiatisent largement cette reconversion inédite.
Mais le groupe auvergnat, alors indépendant, ne semble pas de taille face aux constructeurs de maisons en bois locaux. En 2010, Ossabois, loin de doubler ses effectifs comme prévu, supprime 18 postes sur son site vosgien. Après avoir réalisé une seule commande d’importance, la construction des chalets du Center Parcs mosellan des Trois Forêts, l’usine du Syndicat périclite irrémédiablement tandis que le groupe passe sous le contrôle de Bouygues.
Ce dossier a toujours été plus politique qu’économique. Il était visible qu’Ossabois avait les yeux plus gros que le ventre.
Christophe Thomas, délégué CFDT en charge du dossier
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