La première cure thermale du Grand Est accuse des pertes mais éveille l’intérêt d’au moins quatre investisseurs.
Passés en moins d’un an de l’euphorie à la tempête, les 257 équivalents temps plein du pôle thermal d’Amnéville espèrent être bientôt sauvés des eaux. Durant la deuxième quinzaine de janvier, la chambre commerciale du tribunal de grande instance de Metz doit désigner le repreneur du site plombé par la crise sanitaire et par des conflits managériaux.
Avec une perte estimée à 3,7 millions d’euros, l’établissement risquait le dépôt de bilan. Mais la consultation conduite par le cabinet PwC a détecté au moins quatre candidatures d’opérateurs nationaux.
Très attractives, les offres témoignent de la confiance que les investisseurs placent dans le site sur le long terme.
Hervé Melchior, directeur de Destination Amnéville
Cette société publique locale est gestionnaire du pôle thermal depuis septembre dernier.
Fréquentation record
Fin 2019, chacun des trois établissements du pôle affichait des records de fréquentation : la Cure thermale Saint-Eloy avait accueilli 16.500 curistes, 387.000 visiteurs étaient venus s’ébattre dans les bassins et rivières d’eau thermale de Thermapolis et 209.000 autres dans les jacuzzis cosy de la Villa Pompéi. Avec un chiffre d’affaires de 19,6 millions d’euros et un résultat positif de 600.000 euros, le pôle bouclait sa meilleure année depuis sa création et prévoyait un investissement de 10 millions d’euros pour une remise à neuf de grande envergure.
La crise sanitaire a ruiné ces belles espérances et fait remonter à la surface les faiblesses structurelles du fleuron de l’héritage de Jean Kiffer, maire qui présida aux destinées du site de 1965 à 2011. A l’instar des autres équipements du parc touristique et thermal , les locaux souffraient d’un manque d’entretien récurrent. Ne disposant pas de fonds propres, l’association, lestée d’une dette de 900.000 euros, était incapable d’affronter financièrement l’après-Covid.
Fracas
Aux affres financières s’est ajoutée une crise managériale. A la fois présidente et directrice générale du pôle associatif, Anne Bello a confié en juillet la gestion des établissements à Destination Amnéville, missionnée pour assurer un rôle de concessionnaire des travaux et services. Deux mois plus tard, elle démissionnait, accusant la SPL de vouloir lui imposer un plan social. Destination Amnéville récuse cette intention, indiquant avoir envisagé le non-renouvellement de certains postes. D’après ses dirigeants, la cession qui se profile devrait pouvoir éviter la casse sociale.
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