Leader européen du machinisme agricole, le groupe allemand Claas a implanté à Metz un centre de profit quasi autonome spécialisé dans les presses à balles.
Implanté depuis quarante ans à Woippy, dans la périphérie de Metz, Claas France constitue certainement le plus gros exportateur de l’agglomération messine. Seul site de production mondial de ramasseurs-presses à balles du groupe allemand, l’usine du lieu-dit Saint-Rémy dessert une soixantaine de pays sur les cinq continents.
De ses 33.000 mètres carrés d’ateliers sortent chaque année entre 2.500 et 3.000 machines destinées à l’Europe entière, à l’Asie, à l’Afrique, aux Etats-Unis ou à l’Océanie. Après deux années de récession, la production enregistre depuis 2017 un rebond de 15 %.
Le marché de l’Europe de l’Ouest stagne et s’avère tributaire de nombreux aléas, dont la politique agricole commune. C’est donc en dehors de l’Europe que nous recherchons nos marges de progression.
Hervé Bauduin, directeur général de l'usine
Politique salariale généreuse
En 1958, le groupe familial Claas a choisi d’implanter sa première usine hors Allemagne au plus près des aciéries mosellanes qui lui fournissaient la matière première de ses engins agricoles. L’agglomération messine disposait de surcroît d’une main-d’oeuvre disponible et qualifiée, qui parlait encore fréquemment allemand. Enfin, l’usine utilisait pleinement les capacités de fret ferroviaire de Woippy, avec deux voies de chemin de fer débouchant dans son enceinte.
Ces paramètres ont changé, mais la France demeure le premier marché européen de machinisme agricole et la métropole messine s’est avérée propice à de nouveaux développements. Le site, qui s’est mué en centre de profit en 1996, s’est progressivement doté de tous les services permettant la conception, la production et l’expédition de 26 modèles de presses à balles rondes et carrées.
Le service recherche-développement emploie aujourd’hui 60 personnes. L’effectif de 370 permanents monte à 500 personnes au cours des longs pics d’activité : les ouvriers travaillent 8 h 42 par jour d’octobre à juillet, soit 1.600 heures en neuf mois et demi. Une politique salariale généreuse, un process de formation permanent et l’octroi d’une journée de télétravail par semaine à tout le personnel, hors opérateurs, contribuent à fidéliser le personnel.
Accompagner sa propre transition numérique
Fidèle aux préceptes allemands en matière d’apprentissage, l’usine Claas de Woippy accueille chaque année une trentaine d’alternants à tous les niveaux, tant pour alimenter son propre vivier de recrutement que pour consolider le tissu industriel local.
L’attractivité de la région repose sur un écosystème fertile et sur une main-d’oeuvre qualifiée, y compris parmi les sous-traitants.
Hervé Bauduin
L’usine mise sur les compétences des écoles d’ingénieurs de Metz et sur la plate-forme du CEA Tech pour accompagner sa propre transition numérique.
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