Comment mettre l’offre de logements sociaux en cohérence avec le développement des territoires lorrains ? Thème central de la table ronde qui a accompagné la dernière assemblée générale de l’association régionale des organismes HLM de Lorraine (Arelor), la question renvoie aux fortes disparités géographiques et sociales de la région.
Avec 2,33 millions d’habitants, la Lorraine retrouve pour la première fois son niveau de population des années 70, mais le taux de chômage et le nombre de RMIstes restent supérieurs à la moyenne nationale.
Nous devons répondre à la demande de ménages modestes et de foyers vieillissants, tout en accompagnant des développements urbains disparates. Jamais la pression foncière ne s’est autant concentrée sur le sillon mosellan et en bordure de la frontière luxembourgeoise. La Meuse et les Vosges conservent quant à elles leur caractère rural.
Jean-Louis Dumont, président d’Arelor
Le travail transfrontalier, qui concerne 100 000 Lorrains dont 70 000 exercent au Luxembourg, pose aux organismes HLM quelques casse-tête liés au zonage et aux plafonds de ressources. L’Etablissement public foncier (EPF) de Lorraine a mis en place un fonds de minoration du foncier cofinancé par l’Etat et les collectivités pour limiter la flambée des prix sur les zones les plus convoitées.)
Retards au démarrage
Avec 22 programmes impliquant 19 organismes, le renouvellement urbain constitue l’autre enjeu majeur des HLM de Lorraine. Jean-Yves Grevot, nouveau directeur d’Arelor, résume le défi en quelques chiffres :
Le projet global concerne un tiers de notre patrimoine, soit 6 000 démolitions, 5 140 reconstructions et 17 420 réhabilitations.
Jean-Yves Grevot
Or, l’Anru paraît victime de son succès et les opérations tardent à se débloquer.
Nous ne pouvons plus attendre en nous renvoyant mutuellement la responsabilité du retard.
Christian Eckert, vice-président du conseil régional de Lorraine
La région a débloqué une aide de 30 millions d’euros sur cinq ans sur les sites de l’Anru au titre de ses compétences en aménagement.
Les intercommunalités sont les mieux placées pour gérer l’habitat, mais ces structures sont encore jeunes.
Jean François, président de Moselis et conseiller général de la Moselle
Le département, qui concentre quatre des cinq communautés d’agglomération de Lorraine (Val de Fensch, Forbach, Thionville et Metz), a mis en place une politique de soutien et de contractualisation à l’échelle intercommunale pour aider les territoires à gérer leur habitat.
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