Après le deuil, la démolition : en automne 2003, le bassin houiller lorrain célébrait dans le recueillement l’extraction du dernier charbon de Merlebach (Moselle). La mise en sécurité des immenses installations de criblage et de lavage a demandé six mois.
Début avril, Charbonnages de France (CDF), maître d’ouvrage, a confié à Coreal, maître d’œuvre, et à l’agence messine de l’entreprise de démolition Cardem, le chantier de démolition qui durera un an.
Contrairement aux carreaux de mine, le lavoir se trouve en zone urbaine, à proximité immédiate d’habitations, de voies de chemin de fer et d’une route, le CD 26. CDF, Cardem et nous-mêmes avons organisé une réunion publique pour expliquer aux riverains que le chantier ferait appel à des techniques douces, de manière à limiter autant que possible les nuisances.
Christophe Pierrard, responsable du chantier à Coreal
Particulièrement délicate, la première phase a consisté à démonter les trois passerelles desservant le site. Deux d’entre elles, d’une longueur respective de 300 et 130 mètres de long, surplombaient le CD 26 et les voies de chemin de fer exploitées par la SNCF et par Voies ferrées locales industrielles (VFLI). La troisième, d’une longueur de 800 mètres, reliait le lavoir au puits de Cuvelette à une quinzaine de mètres de hauteur.
Les concessionnaires des voies nous ont imposé des plages d’interventions bien définies, généralement durant le week-end, et des conditions de sécurités maximales pour démanteler les passerelles sans perturber la circulation et surtout sans endommager les voies.
Marc Vandevelde, chef de secteur de l'agence messine de Cardem
Recyclage des matériaux
La démolition se poursuit à présent selon deux points d’attaque : la station de chargement jouxtant le lavoir et les bâtiments périphériques. Trois des quatre silos en béton de 40 mètres de haut pour 7 mètres de diamètre ont déjà été démolis selon la technique du grignotage, consistant à réduire les parements pièce par pièce en conservant l’ouvrage debout aussi longtemps que possible. Les démolisseurs s’attaqueront en septembre à l’immense lavoir de 80 mètres de longueur, 60 mètres de largeur et 48 mètres de hauteur. Sauf pour les matériaux non inertes tels l’amiante, présente en faible quantité dans les silos et la station de criblage, le démolisseur privilégiera le recyclage sur l’enfouissement. Le béton servira aux travaux routiers. La revente des matériaux devrait permettre à CDF de réaliser une opération blanche.
L’emprise des installations, qui s’étend sur un kilomètre de long pour 500 mètres de large, sera probablement restituée aux communes. Nous travaillons en concertation permanente avec l’Etablissement public foncier de Lorraine, qui se chargera de la valorisation des sites dans le cadre de la requalification de la vallée du Merle.
Stéphane Majewski, responsable des opérations de génie civil de Coreal
Le bâtiment de criblage situé sur une falaise pourrait se transformer en terrasse panoramique s’ouvrant sur un paysage exempt de tout vestige minier.
Fiche technique
- Maître d’ouvrage : Charbonnages de France
- Conduite de l’opération : SGSA (Service de gestion des sites arrêtés).
- Maître d’œuvre : Coréal
- Entreprise de démolition : Cardem
- Coordination de la sécurité : MPG Coordination à Rémelfing.
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