Surendetté, le groupe lorrain espère sortir de l’impasse grâce à une recapitalisation imminente de ses créanciers.
Pharmacie
Start-up lorraine devenue un fleuron de l’industrie pharmaceutique nationale, Novasep passera dans les prochains jours sous pavillon américain. Les fonds d’investissements Pimco, Tennebaum et Silver Point s’apprêtent à convertir une partie de leur créance en capital. Ils prendront ainsi le contrôle d’un groupe détenteur de plus de 200 brevets, de six usines en France, en Allemagne et aux Bahamas, de deux unités de production biopharmaceutiques en Belgique et d’implantations aux États-Unis, en Chine et au Japon.
Concurrence redoutable
Fondée en 1995 par Roger-Marc Nicoud, la PME basée à Pompey (Meurthe-et-Moselle) a développé simultanément son expertise en purification des molécules et la capacité de produire à façon les commandes de l’industrie pharmaceutique. Passé d’une douzaine de salariés au démarrage à 130 au début des années 2000, Novasep s’est engagé dans une politique de croissance externe aussi ambitieuse que risquée. À son apogée, en 2007, le groupe comptait 1.300 salariés pour 350 millions d’euros de chiffre d’affaires et fournissait des produits de synthèse à la quasi-totalité de l’industrie pharmaceutique mondiale.
Mais la crise de 2008, aggravée par l’émergence d’une concurrence asiatique redoutable, ont eu raison de la santé du groupe. Plombé par une dette de 400 millions d’euros, Novasep a émis des obligations à haut rendement dont Pimco, Tennenbaum et Silver Point se sont portées acquéreurs. L’actuelle direction du groupe se refuse à confirmer les chiffres situant à 220 millions d’euros le montant de la dette obligataire que les financiers américains s’apprêtent à convertir en capital. Mais le basculement ne fait plus de doute. Dans les prochains jours, l’actionnariat de l’entreprise, actuellement détenue par le management du groupe (40 %), le fonds néerlandais Gilde (40 %), BNP Paribas et à la société de gestion Azulis (10 % chacun) basculera vers une majorité américaine. Soulagé de sa dette, le groupe compte se recentrer sur son coeur de métier historique, la purification moléculaire, qu’il applique désormais au marché prometteur des biomolécules.
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