La filiale du logisticien fluvial allemand Rhenus décroche la gestion de neuf ports mosellans pour une durée de trente mois. La mise en compétition de la concession de trente ans, annulée il y a moins d’un an par le président de région, sera relancée pour 2024.
Coup de théâtre sur la Moselle, où la Compagnie française de navigation rhénane (CFNR) remporte en solitaire l’appel d’offres lancé par le syndicat mixte ouvert (SMO) des Ports lorrains pour une durée de 30 mois . Lauréat, en délégation de service public, de neufs ports publics et privés, la filiale du groupe allemand Rhenus a remporté 93 points sur la notation sur 100 établie par Voies navigables de France. Nouveau dans la compétition, le groupement constitué d’Eurogranulats et des céréaliers In Vivo et Groupe Mauffrey fait une entrée remarquée et se place en deuxième position avec 90 points. Le coup est rude pour la CCI de la Meurthe-et-Moselle, qui, associée à ArcelorMittal et à CFNR, semblait en passe de remporter une concession de 30 ans en juillet 2020. Or, quatre mois plus tard, Jean Rottner, président du conseil régional du Grand Est, annulait cette procédure, tant à cause de la crise sanitaire que pour calmer les remous d’une rivalité ravivée entre Metz et Nancy. La CCI 54 semble avoir peiné à redimensionner son projet.
Deux voies de développement
Nous avons évalué la qualité technique, la solidité du business model, les perspectives commerciales et partage de valeur sur une durée courte. Les nouveaux candidats sont les bienvenus pour la prochaine compétition, qui porte sur une concession de 27 ans à compter de 2024.
Lionel Rouillon, directeur du développement de Voies Navigables de France
Deux stratégies commerciales se confrontent sur le parcours de 158 kilomètres de rivière qui relient Neuves-Maisons, près de Nancy, au port mosellan d’Apach, à la frontière luxembourgeoise. Une politique de prix cassés permettrait de reconquérir le fret vers le port d’Anvers, qui a chuté de moitié en dix ans et oscille aujourd’hui aux alentours de 4 millions de tonnes par an, le port céréalier de Metz assurant la moitié des volumes. A l’inverse, la recherche de marchés complémentaires consisterait à privilégier les relations avec Dunkerque et à exploiter de nouvelles pistes, dont celle du transport de bois vers le sud de la France et l’Italie.
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