La banque mutualiste s’est offert le quotidien en mars. Elle revoit à la baisse les investissements et les effectifs. Le changement de format est abandonné.
Propriétaire du Républicain lorrain depuis mars, le Crédit Mutuel réduit la voilure du quotidien. Directeur général de la banque mutualiste, Michel Lucas a présenté aux salariés du quotidien lorrain un programme de refonte sensiblement éloigné du projet « Cap 2019 » que préparait l’ex-famille dirigeante Puhl-Demange pour le centenaire du quotidien. Prévu en 2008 pour le passage au format berlinois (celui du Monde), l’investissement de 15 millions d’euros dans l’achat d’une rotative est reporté sine die. En revanche, le nouveau propriétaire compte consacrer 6,5 millions d’euros à l’acquisition d’une nouvelle encarteuse et d’équipements.
Précis sur le plan matériel, les objectifs de la nouvelle direction ne sont pas aboutis sur le plan social. Tout au plus le Crédit Mutuel a-t-il annoncé le regroupement de trois éditions – qui ne se traduiront pas, dans l’immédiat du moins, par des suppressions d’agences. Ouverte jusqu’à fin septembre, la clause de cession devrait conduire au départ d’une trentaine des 160 journalistes en poste – la question de leur remplacement poste par poste n’est pas encore tranchée. Aux services techniques en revanche, le départ de 61 salariés sur un total de 181 personnes dans le cadre d’un départ à la retraite des 55 ans est acté. L’âge pourrait être abaissé à 50 ans, sous réserve de l’accord des autorités de tutelle. ambitions à long terme Présenté en comité d’entreprise le 13 septembre, cette feuille de route a été adoptée, non sans quelques réserves. Les syndicats s’inquiètent notamment de la volonté du nouveau dirigeant de renégocier l’ensemble des accords d’entreprise. Les synergies possibles avec d’autres titres suscitent également des interrogations.
Propriétaire de L’Alsace et détenant 49 % du puissant groupe Ebra ( L’Est républicain ), le Crédit Mutuel n’a pour l’heure évoqué que l’éventualité d’un regroupement avec L’Alsace pour l’achat de fournitures.
Le Crédit Mutuel dispose du temps et des moyens nécessaires pour définir ses ambitions à long terme. L’acquisition du “Républicain lorrain” s’inscrit certainement dans cette stratégie, et la puissance financière du groupe est de nature à rassurer les salariés.
Malick Dia, membre du comité d'entreprise
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