L’ancien carreau minier de Porcelette propose des laboratoires de pointe en lisière de la plateforme pétrochimique de Carling.
Dans l’est mosellan, la communauté de communes du Pays naborien comporte deux zones d’activités présentant un contraste saisissant, mais reliées par une même alchimie plasturgiste. Edifiée dans les années 50, la plateforme pétrochimique où cohabitent Total et Arkema couvre 340 hectares sur les communes de Carling, Saint-Avold et L’Hôpital. Le site, qui n’emploie plus que 500 salariés contre 3 000 voici dix ans, se signale depuis l’autoroute A 4 par une forte odeur de plastique. Illuminé par la torche du dernier vapocraqueur qui s’éteindra en septembre, il présente un paysage hérissé de tuyaux d’acier, ponctué de tourelles en béton et creusé par d’énormes chantiers.
A quatre kilomètres de là, le Composite Park de Porcelette constitue un îlot bucolique posé dans l’océan forestier du massif du Wardnt. Inaugurée en 2010 dans un ancien carreau minier, la zone propose 25 hectares aménagés et 45 hectares de réserve foncière et accueille une centaine de salariés. Concentrant 25 ans de recherche-développement locale sur les matériaux composites, il proposera d’ici à la fin de l’année un dispositif complet de contrôle destructif et non destructif à l’usage des industries automobile et aéronautique françaises.
Un contexte difficile
En l’espace de cinq ans, le Composite Park est devenu le centre lorrain de la recherche sur la plasturgie et les composites. La mutualisation des équipements a permis une synergie qui n’en est qu’à ses débuts et notre pari, qui consiste à créer de la richesse à partir de l’innovation, est en passe de réussir.
Thierry Zimny, chargé de mission Composite Park auprès de la communauté de communes et directeur de l’IUT de Moselle Est, en partie dédié à la plasturgie et aux matériaux
La nouvelle zone a pourtant été lancée dans un contexte tourmenté. En 2008, la crise financière mondiale, les réductions d’effectifs décidés par Total et Arkema sur la plate-forme et l’annonce de la fermeture de la cokerie, puis de la centrale Emile Huchet, n’incitaient guère à l’optimiste. Soutenu par Total Développement Régional dans le cadre d’une convention de redynamisation volontaire, le Composite Park a accueilli dès son ouverture le centre de contrôle non destructif Composite Integrity Iseetech, financée par le Département, et une antenne de l’Institut de soudure. Filiale de Total, SunPower y a lancé en 2012 une usine de panneaux photovoltaïques qui emploie aujourd’hui 80 personnes. Début 2015, Compose Tech industries, filiale du Pôle de plasturgie de l’Est (PPE), s’est implanté sur 1 000 m2 pour produire des résines à haute valeur ajoutée destinées à l’industrie aéronautique et nucléaire. Courant juin a débuté la construction d’un bâtiment de 500 m2 qui accueillera en fin d’année une plate-forme automobile de l’IRT M2P ( Matériaux, métallurgie et procédés) basé à Metz. Avant même son inauguration prévue en septembre prochain, l’hôtel d’entreprise de 1 000 m2 affiche presque complet.
Pilote technologique du Composite Park, PPE, basé à Saint-Avold, s’apprête à transférer ses moyens techniques à Porcelette pour créer un grand laboratoire dédié aux procédés d’injection RTM (Resin Transfer Molding) et de préformage rapide Fast Form.
Notre association a créé une SAS dépourvue de capitaux pour compléter progressivement notre offre auprès des industriels. Inspiré de l’Allemagne, ce montage original contribue à convertir la recherche développement en emplois.
Gilbert Pitance, le délégué général de PPE
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