Dans le quartier de l’Amphithéâtre, le centre Pompidou-Metz s’entoure d’une nouvelle génération de bâtiments tertiaires de haute technicité alimentés par une énergie renouvelable.
Accroché depuis novembre 2012 dans la grande nef du centre Pompidou-Metz, le rideau de parade symbolise la fonctionnalité du centre d’art contemporain messin. Le Plus grand Picasso du monde (10,50 m *16.50 20) n’avait jamais pu être exposé à Beaubourg. Les vastes espaces aménagés au-dessus des galeries ont déjà permis d’exposer plusieurs autres pièces monumentales. Les solutions pionnières mises en place pour exposer, éclairer et protéger les oeuvres n’ont jamais été prises en défaut. Certes, la membrane translucide cède de manière récurrente au niveau des poteaux-tulipes lors de la fonte des neiges. Mais le « chapeau chinois » conçu par Shigeru Ban n’en demeure pas moins un écrin prestigieux et efficace.
Le centre Pompidou-Metz tient les promesses de sa programmation. Nous disposons de 5 000 m2 de réserves climatisées auxquels s’ajoutent les grands espaces du forum et des jardins. L’éclairage indirect et le plafond homogène crée un environnement sobre et neutre. Le faux plancher en dalles perforées contribue à la flexibilité et à la souplesse de nos 60 zones d’exposition. Réalisé dans des délais courts avec un budget serré, le centre Pompidou-Metz propose aux oeuvres un environnement sobre.
Philippe Hubert, directeur technique du centre Pompidou-Metz
Point d’ancrage du nouveau quartier de l’Amphithéâtre, le centre Pompidou-Metz a généré dans son sillage maintes prouesses techniques. En 2003, l’annonce de son implantation a conduit le groupe UEM, chargé de la production et de la distribution d’énergie, à accélérer son projet de station de froid urbain collective combinant climatisation et déshumidification de l’air sans tour de refroidissement. Mis en service fin 2009 au terme d’un investissement de 2,4 millions d’euros HT, l’équipement constitué de deux groupes de condensation intégrait dès sa conception une possibilité d’extension. UEM s’apprête aujourd’hui à ajouter quatre nouvelles machines intégrant un dispositif de « free cooling » qui permet de récupérer le froid extérieur lorsque la température descend en-dessous de 12° C. L’installation entrera en service fin 2013 pour un montant de 2,5 millions d’euros HT.
Ce phasage nous permettra de différer les investissements, puis d’arriver progressivement à la puissance maximale lors de la mise en service du centre commercial Muse et de la cité des congrès.
Laurent Delaise, ingénieur chargé des études et du développement d’UEM
Le groupe a mis en service en janvier dernier sa chaudière à biomasse d’une puissance de 9,5 MW, produisant 44 millions de kWh.an. Le quartier de l’Amphithéâtre constitue ainsi l’un des premiers grands complexes urbains français à consommer majoritairement des énergies renouvelables.
Un Divo sobre et modulaire
Le premier complexe tertiaire de la Zac a commencé son rodage en septembre dernier. L’agence parisienne Combarel et Marrec a coordonné les six entités – trois immeubles, deux parkings semi-enterrés et un jardin – en plus de la maîtrise d’oeuvre complète de son immeuble-phare, le Divo. Imbriquant bureaux et logements, le complexe mutualise certains équipements, dont le jardin partagé et les parkings semi-enterrés ventilés et éclairés naturellement. Réalisé sous maîtrise d’ouvrage de Foncière des régions, qui en occupe depuis septembre dernier les trois premiers niveaux, l’immeuble de sept étages propose 5 000 m2 de bureaux de standing, associant haute qualité environnementale et basse consommation.
Sur un bâtiment en T très compact, nous avons pu déterminer avec les futurs occupants des espaces modulables et fonctionnels privilégiant l’éclairage naturel.
Dominique Marrec, l’architecte
La coque du bâtiment se distingue par l’effet de vague que lui confère son revêtement composite ciment-verre parcouru de pigments dorés. Les sept niveaux sont gérés par un système centralisé de gestion des fluides assurant confort et modularité. 500 poutres froides intégrant un échangeur diffusent l’air climatisé via une grille incorporée au plafond. Associés à un système de stores mécaniques, 800 luminaires éclairent l’ensemble.
Une Halle fine et dense
Charnière entre la gare, le centre Pompidou-Metz et le nouveau quartier, la Halle conçue par Nicolas Michelin se distingue par la finesse de sa structure et la complexité son agencement.
La Ville a modifié son plan local d’urbanisme pour permettre la construction, au long de la courbe de la rue François Mitterrand, de cette fine halle de métal et de verre. Le bâtiment repose sur une forêt de pieux enfoncés à 15 m de profondeur et prend appui sur le parking attenant. La lame de 180 m de longueur est traversée par trois passages publics qui offrent aux 9 points de vente du rez-dechaussée une triple façade commerciale. Reposant sur une dalle en béton alvéolaire de 12 m de large, les trois étages de bureaux accueilleront au printemps le siège social de la Caisse d’Epargne Lorraine Champagne Ardenne.Le bâtiment cristallisait les contraintes urbanistiques, économiques et techniques. Nous avons modifié le programme initial pour assurer la rentabilité du projet, qui présente un coût de construction élevé pour une ville de province.
Didier Godfroid, directeur de l’agence Nacarat Grand Est, maître d’ouvrage et promoteur de la Halle
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