Ce Lorrain, maire de Nancy et coprésident du Mouvement radical, a pris, pour cinq ans, la tête des Voies navigables de France, l’établissement public de droit privé, qui emploie 4.300 personnes, gère les 6.700 kilomètres de fleuves, canaux et rivières du pays.
En 2002, Laurent Hénart comptait parmi les plus jeunes députés de France. Et déjà, ce Lorrain, devenu, entre-temps, maire de Nancy et coprésident du Mouvement radical, planchait sur le fluvial. A l’époque, il pilotait le groupe d’études parlementaires Voies navigables et transports multimodaux.
L’élu, yeux clairs, cheveux pâles, costume impeccable, vient de prendre, il y a quelques semaines, la barre de Voies navigables de France. Cet établissement public de droit privé, qui emploie 4.300 personnes, gère les 6.700 kilomètres de fleuves, canaux et rivières de France.
Avec son réseau en cul-de-sac, la France n’occupe pas la place de carrefour fluvial européen à laquelle elle pourrait prétendre. Il faudra investir beaucoup pour régénérer les voies d’eau et les connecter au réseau européen.
Laurent Hénart
Débit rapide et verbe assuré, il détaille le potentiel des canaux dans la régulation des rivières, le transport non polluant de marchandises et la valorisation des territoires. Las ! Entré au Conseil municipal de Nancy en 1995 et siégeant au Grand Nancy depuis 2001, l’édile sait combien il est difficile aux élus lorrains de faire valoir sur le plan national un positionnement stratégique au croisement de deux grands corridors européens.
En 2014, il a succédé, place Stanislas, à André Rossinot, grand défenseur de la liaison Saône-Moselle, installé à la présidence du Grand Nancy, et dont il fut, à la mairie, le dauphin pétulant et l’adjoint chargé de la culture et de la jeunesse.
Au barreau de Nancy
Dans sa ville, ce quinquagénaire dit vouloir mettre en pratique les préceptes du Grenelle de l’environnement. Il en fut, en 2007, l’un des artisans avec son autre mentor, Jean-Louis Borloo.
Juriste de formation, passé par Sciences Po, il affirme vouloir transcrire dans le quotidien des Nancéiens les traités internationaux et les lois sur l’environnement. Sa feuille de route « Nancy 2030, cap sur la ville écologique » décline, dit-il, 30 objectifs et 90 actions, dont un tiers a été proposé par les citoyens. , assure le maire, qui espère bien concrétiser lui-même sa feuille de route au cours du prochain mandat.
Avec le socialiste Mathieu Klein, président du Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle, qui briguera pour la quatrième fois la mairie de Nancy, la confrontation s’annonce rude. L’enjeu est d’autant plus crucial que Laurent Hénart, fidèle aux radicaux, mise sur les municipales pour conforter l’assise territoriale de son jeune mouvement politique.
Ce fils d’une institutrice et d’un responsable des achats reste marqué aussi par son passage en 2004 au gouvernement de Jean-Pierre Raffarin comme secrétaire d’Etat chargé de l’Insertion professionnelle des jeunes, à 35 ans. (Il sera remercié lors de l’arrivée de Dominique de Villepin à Matignon.)
Laurent Hénart continue à militer pour l’alternance et l’apprentissage, y compris dans la fonction publique.
Je sais aussi faire autre chose que de la politique.
Laurent Hénart
L’ancien cadre, de nature discrète, a planché six ans à la banque SNVB (absorbée par le CIC) où il accompagnait les entreprises en difficulté.
Après son échec aux législatives de 2012, il s’est inscrit au barreau de Nancy, plaidant, jusqu’à son élection à la mairie, des contentieux juridiques tout en enseignant le droit à l’université de Lorraine, où il conserve quelques cours.
En tant qu’adjoint au maire, chargé de la jeunesse et de la culture, du développement de l’opéra et de la création contemporaine, il a laissé le souvenir d’un homme brillant. Aujourd’hui, il voyage beaucoup et déclare avoir en matière de musique ou de littérature « les goûts de M. Tout-le-Monde ». Il a conservé de sa famille italienne le goût de plats méditerranéens qu’il sert à l’occasion de repas entre amis – des plaisirs simples que la politique n’octroie pas si souvent.
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