Dans l’est mosellan, trois antennes Afpa accueillent les habitants des anciennes cités minières pour les accompagner vers l’emploi ou la formation.
Fin septembre, l’Afpa a inauguré officiellement dans la cité du Furst à Saint-Avold la troisième antenne mosellane du dispositif « Agir dans les quartiers ». Déjà affectés par l’après-mines, les habitants de ce petit quartier quasi-rural subissent à présent les conséquences du plan social de la boulangerie industrielle Neuhauser, qui supprime 185 postes dans le village contigu de Folschviller. Depuis six mois, un binôme composé d’une consultante RH et d’une accompagnatrice socio-éducative tient une permanence hebdomadaire d’une journée et demie dans un ancien appartement reconverti en bureau d’accueil. Un deuxième espace de 70 mètres carrés fait office de show-room destiné aux formateurs et aux employeurs potentiels.
Depuis l’été, nous avons accueilli 22 personnes, hommes et femmes de tous âges. Nous les avons aidés à valider un projet professionnel, orientés vers une formation ou aiguillés vers d’autres partenaires pour tenter de lever les freins à l’emploi.
Julie Daub, consultante RH
La jeune femme a été mandatée par l’Afpa pour ouvrir l’antenne du Furst.
Cette nouvelle implantation témoigne du succès du dispositif Agir dans les quartiers dans l’est-mosellan, où CDC Habitat compte déjà deux autres antennes ouvertes à Behren-les-Forbach en 2016, puis à Hombourg-Haut deux ans plus tard.
Nous avons choisi des communes où nous détenons un patrimoine important et où nous savons que les cités souffrent. Nous mettons gratuitement des appartements à disposition de l’Afpa pour aider les habitants à retrouver un emploi, en espérant améliorer leur situation financière et permettre à nos prestataires de trouver la main d’œuvre dont ils ont besoin.
Jean-Paul Merlo, directeur général de CDC habitat Sainte-Barbe, filiale du groupe CDC Habitat
Dans ces anciennes cités minières excentrées, construites au pied de mines fermées depuis longtemps, la mobilité constitue un problème majeur, d’autant que les transports en commun font cruellement défaut. Les antennes de l’Afpa sont donc ouvertes non seulement aux locataires de CDC Habitat, mais plus largement à tous les habitants de la ville. Informées de ce nouveau service par les gardiens d’immeubles ou par le bouche-à-oreille, les personnes souhaitant faire le point de leur situation et de leurs perspectives professionnelles sont accueillies même sans rendez-vous.
L’antenne Afpa offre un espace de liberté où il n’y a ni convocation, ni contrainte de temps. Le challenge consiste à remobiliser des gens qui ne sont ni en emploi, ni en formation, et qui ont souvent renoncé à s’inscrire à Pôle emploi, car ils ne peuvent attendre aucune indemnisation.
Antoine Santin, directeur du centre Afpa de Saint-Avold
Le centre naborien pilote les trois antennes est-mosellanes. Depuis le début de l’expérimentation, les structures de Behren-les-Forbach et de Hombourg-Haut ont accueilli 320 personnes et assuré le suivi actif de 175 d’entre elles. L’Afpa recense 54 retours à l’emploi, souvent en intérim ou dans des structures d’insertion, et 76 entrées en formation dans ses propres établissements ou dans d’autres organismes. Les permanences ont permis d’initier des formations collectives avec Pôle emploi, notamment dans les métiers du bâtiment et du nettoyage.
Particulièrement active, l’antenne de Behren-les-Forbach se muera fin octobre en l’une des cinq premières plates-formes Axel de France. Ce dispositif, initié par CDC Habitat pour renforcer les chances de retour à l’emploi, regroupe les services de l’Afpa et ceux d’autres partenaires locaux dont Pôle emploi, la plateforme de mobilité Wimoov et l’association pour le droit à l’initiative économie (Adie). La pépinière d’entreprises forbachoise Eurodev Center a ainsi pris ses quartiers à Behren-les-Forbach.
Il faut lever les freins psychologiques de jeunes qui n’ont pas suffisamment confiance en eux. Leurs CV sont parfois si mal formulés qu’ils risquent de partir tout droit à la poubelle, alors même qu’ils sont motivés et tout à fait susceptibles d’intégrer les postes que proposent les entreprises.
Laurent Damiani, directeur d’Eurodev Center
Au premier trimestre 2019, le bassin de bassin de Forbach présentait 11,1 % de chômage, soit le taux le plus élevé de Moselle, alors même que les employeurs et les agences d’intérim se plaignent d’un manque de main d’œuvre. La plateforme Axel vise à résorber ce cruel paradoxe.
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