Le logisticien avait dédié toute son usine de Woippy à l’assemblage de pièces pour Hewlett-Packard. Le retrait de cet unique client compromet la pérennité du site de 489 salariés.
Organisée le 12 janvier devant la préfecture de région à Metz, la manifestation des salariés de l’usine FM Logistics* de Woippy constitue le point de départ d’une mobilisation longue et complexe.
Les salariés demandaient le retrait des mesures de chômage partiel accordées pour huit jours durant le mois de janvier, alors même que le site est voué à la fermeture d’ici à 2010. Ils souhaitaient également impliquer leur unique donneur d’ordre, Hewlett-Packard (HP), dans le plan social imminent. Le comité central d’entreprise du 14 janvier a, en effet, confirmé la nouvelle qui avait abasourdi les 489 salariés de l’usine à la veille de Noël : HP a confié à un prestataire néerlandais un contrat d’assemblage de PC qui constituait, pour l’usine lorraine, l’unique chance de conserver 210 emplois. En avril 2008, le groupe américain avait déjà annoncé son intention de délocaliser en Malaisie l’assemblage d’imprimantes qui assurait la santé florissante du site depuis une quinzaine d’années.
Etablir les niveaux de responsabilité
HP annonce 9 000 suppressions d’emploi en Europe, dont 530 en France, mais ne tient pas compte des licenciements à Woippy. Si le groupe ne prend pas en charge l’intégralité du plan social auquel il contraint son sous-traitant, nous n’excluons pas de l’assigner pour usage de main-d’oeuvre illicite.
Ralph Blindauer, avocat du comité d'entreprise
Pour l’heure, le groupe américain ne s’est exprimé que par le biais d’un communiqué, où il assurait que FM Logistics, informé de longue date du retrait de HP, était en mesure d’anticiper la restructuration.
Nous demandons des documents complémentaires permettant d’établir le niveau de responsabilité des deux groupes avant de communiquer les observations qui permettront d’ouvrir le plan social pour l’emploi.
Damien Bruno, porte-parole de l'intersyndicale CFDT, CGT, CFE-CGE et FO
Les salariés – dont 60 % de femmes – réclament une compensation poste par poste des emplois perdus.
* Faure et Machet Logistics.
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