Vestiges d’industries défuntes, les deux sites sont d’une beauté poignante liée à leur déshérence. Le musée du carreau Wendel de Petite-Rosselle (Moselle) et les anciennes aciéries de Völklingen (Sarre) ambitionnent de devenir le premier centre européen de tourisme industriel et culturel.
Signé fin juillet, le partenariat associant le musée du carreau Wendel de Petite-Rosselle (Moselle) et les anciennes aciéries de Völklingen (Sarre) pose les jalons du premier centre européen de tourisme industriel et culturel d’Europe. Vestiges d’industries défuntes et points d’ancrage de la reconversion, les deux sites sont d’une beauté poignante, tant par leur gigantisme que par leur déshérence. La convention permettra aux deux sites de se partager 3,5 millions d’euros au titre des fonds Interreg 3A pour développer leur potentiel touristique. Classées au patrimoine mondial de l’Unesco dès 1994, les aciéries de Völklingen ont déjà largement amorcé leur reconversion. L’inextricable forêt de cuves, de cheminées et de tuyaux d’acier s’est muée en haut lieu régional d’art contemporain. Concerts, spectacles et expositions ont attiré cette année 240.000 visiteurs dans cette banlieue déshéritée de Sarrebruck.
À Petite-Rosselle, le carreau Wendel doit lui aussi son salut à la culture. Fermés en 1986, les deux lavoirs et le chevalement risquaient fort l’abandon, tant les coûts de restauration, avoisinant 15 millions d’euros, paraissaient pharaoniques dans un bassin houiller paupérisé. L’espoir d’un renouveau. La mission An 2000 est arrivée à point nommé pour relancer l’espoir d’un renouveau. Son choix d’implanter dans l’un des deux lavoirs l’exposition « Cultures du travail », présentée par le Centre de culture contemporaine de Barcelone, a emporté la décision du ministère de la Culture. De mai 1999 à juin 2000, l’État, les collectivités territoriales et les fonds européens ont débloqué 25 millions de francs pour restaurer le bâtiment. Le contrat de plan État-région 2000-2006 entérine la création d’un musée de la Mine.
En 2003, le syndicat mixte pour la création et la gestion du musée de la Mine a inversé l’échéancier initial pour accélérer la mise en place d’une représentation du fond de la mine.
Il fallait impliquer les mineurs dans la muséographie de l’espace avant la fermeture des houillères, car eux seuls pouvaient garantir le réalisme de cinq chantiers miniers particulièrement spectaculaires.
Jean Michels, directeur du syndicat
Les fonds européens contribueront à financer le musée – dont l’ouverture est prévue à l’été 2006 – et alimenteront un bureau de coopération permanent entre Petite-Rosselle et Volklingen.
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