Les 18 et 19 novembre à Epinal, les premiers Ateliers techniques du bois et de l’écoconstruction (ATBE) proposeront à quelque 150 techniciens, architectes ou maîtres d’ouvrage une alternance d’ateliers et de conférences, sous l’égide du pôle de compétitivité Fibres, de l’Ecole nationale supérieure des technologies et industries du Bois (Enstib) et du centre de transfert de technologies Critt bois.
Implanté dans le premier département de France pour la construction bois, le pôle de compétitivité Fibres cultive ce terrain fertile. Succédant aux Journées de la construction bois d’Epinal (JCBE), qui se sont succédé dans les amphithéâtres de l’Enstib entre 1998 et 2005, les nouveaux ATBE aborderont des thématiques techniques (acoustique, thermique, résistance incendie et sismique) et réglementaires (appels d’offres, analyse du cycle de vie) ainsi que le management du changement au sein de l’entreprise.
Proposant un survol généraliste, les journées de la construction bois ont joué un rôle pionnier de sensibilisation et de promotion. Tout aussi précurseurs, les ateliers permettent de franchir un nouveau stade en approfondissant les points techniques.
Pascal Triboulot, directeur de l’Enstib
Les ATBE pourraient se délocaliser en région parisienne dès l’an prochain pour contribuer au rayonnement du savoir-faire régional.
Soudabois, un programme phare
La manifestation popularisera les formations continues développées par le Critt bois, qui assure l’interface entre recherche et application. Jusqu’à présent connu pour ses prestations sur mesure, le centre de ressource technologique, labellisé par le ministère de la Recherche, développe désormais un catalogue de formations plus généralistes. Le Critt bois participe par ailleurs à des programmes de recherche dont le projet Soudabois, procédé d’assemblage par thermosoudage développé dans ses locaux. La technique trouvera ses premières applications dans l’assemblage de pièces courtes par des tourillons pour reconstituer des poutres ou des planchers.
La recherche sur le bois permet aussi de grandes avancées en matière d’acoustique, de rénovation par l’extérieur ou de résistance au feu et au risques sismiques.
Jean-Sébastien Lauffer, responsable de l’activité Construction – Bâtiment du Critt bois
Centré sur les écomatériaux, l’écoconception et la chimie verte, le pôle Fibres, qui fédère 450 membres actifs dont 350 entreprises lorraines et alsaciennes sur les thèmes du développement durable et de l’innovation, trouve dans le bâtiment ses plus gros débouchés. Outre les qualités mécaniques du bois, la valorisation moléculaire des matériaux fibreux et leur potentiel de recyclage ouvrent de vastes perspectives. Présélectionné fin septembre à l’appel à projets « Plateformes d’innovation », le programme Ecolicel labellisé par le pôle Fibres lancera l’an prochain sur le site Arkema de Saint-Avold (Moselle) l’industrialisation des procédés d’extraction de molécules de bois et de plantes. Cette chimie du végétal doit permettre l’élaborer des polymères, colles, résines et solvants verts. Dédié à l’écoconception, le programme Cimeco, conçu par le pôle Fibres, a d’ores et déjà accompagné 24 entreprises dans une démarche méthodologique et marketing.
Vers un recyclage à l’infini
Destinée à structurer la filière d’éco-matériaux fibreux (bois, chanvre, sorgho), l’action pilote Gisfa entend répondre à une demande croissante. L’optimisation du recyclage constitue également un enjeu majeur.
L’utilisation de bois et des fibres pourrait permettre au bâtiment, qui génère aujourd’hui 40 % des déchets produits en France, de devenir la première filière intégrant le concept de cycle de vie, de l’approvisionnement en matière première jusqu’à son recyclage à l’infini.
Karl Gedda, secrétaire général du pôle Fibres
Les écomatériaux postulent à l’excellence
Le pôle Fibres postule à la création d’un Institut d’excellence dédié au bois, dans le domaine des énergies décarbonées (IEED). L’appel à projets de l’Agence nationale de la recherche porte sur les thèmes de l’énergie, de la chimie des matériaux et des systèmes constructifs de l’habitat. Placé au cœur de ces problématiques, le pôle fibres a jusqu’au 31 décembre pour mobiliser les fonds privés qui doivent assurer un tiers du financement de l’institut, évalué à 80 millions d’euros sur 10 ans.
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