Propre, calme et pauvre. le quartier du Holweg ne diffère guère des autres cités ouvrières de Forbach. La principale particularité des 55 maisons réservées aux gens du voyage réside en un vaste auvent conçu pour abriter une caravane ou offrir un espace de vie extérieur. Les intérieurs soignés ont fait l’objet de multiples aménagements.

Finalisé en 2005 par Adoma, à la fois maître d’ouvrage, propriétaire et gestionnaire du site, le quartier n’a plus rien de commun avec le bidonville insalubre qui regroupait quelque 300 Tsiganes autour de trois points d’eau depuis le retour des camps, en 1945.

En visitant le Holweg, au début des années 90, j’ai découvert une détresse que je ne croyais pas possible. Il m’a paru prioritaire d’accorder à ces Forbachois leurs droits fondamentaux en matière d’assainissement, d’eau et de logement, tout en respectant la dimension originale du monde gitan.

Charles Stirnweiss, ancien maire centriste de Forbach, qui consacra dix ans à l'aménagement de cet habitat adapté

En partie sédentarisés, les Tsiganes de Forbach voulaient rester sur place, sans pour autant abandonner la possibilité de voyager. Au terme d’une longue concertation, le centre communal d’action sociale et la Sonacotra, future Adoma, ont élaboré un projet de lotissement partiellement financé par les fonds européens Equal. Conçu par l’architecte Francis Fernsner, le programme, d’un montant de 3 millions d’euros, viabilisation non comprise, a été livré en trois tranches entre octobre 1999 et mars 2005. Les logements, du trois-pièces au six-pièces, sont loués à des prix allant de 30 à 120 euros par mois.

Accès à la propriété.

Nous entretenons avec les habitants, tous bénéficiaires des minimas sociaux, des relations classiques de bailleur à locataire.

Saïd Manna, responsable de résidence à Forbach

Le fort taux d’analphabétisme complique les relations écrites. Les résidents se plaignent parfois de malfaçons, mais paraissent très attachés aux grandes maisons modulables, dotées d’une vaste pièce centrale et d’un chauffage au bois. Envisagée par Adoma, la possibilité d’accéder à la propriété suscite un vif intérêt parmi une population encore voyageuse, mais fortement liée à sa ville.

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