A Folschviller, la filiale de Soufflet va perdre 259 postes pour un effectif total de 660 salariés.
Une semaine après l’annonce du plan social qui supprimera 370 postes sur trois sites de Boulangerie Neuhauser, l’intersyndicale des sites de Folschviller a appelé à la grève mardi pour protester contre un plan social qui affecte le site historique du groupe. Le village mosellan, qui abrite trois usines de pains et viennoiseries congelées ainsi que le siège social, perdra 259 postes pour un effectif total de 660 salariés. Boulangerie Neuhauser ouvre un plan de départs volontaires et prévoit 201 reclassements parmi les 16 sites français du groupe, dont le transfert de 42 emplois du siège historique vers l’usine voisine de Furst 2.
Un coup de massue pour l’est mosellan, déjà affecté par plusieurs plans sociaux au cours des derniers mois sur les sites industriels de Sotralenz (métallerie), Steeltech (travail des métaux) et Lotz (menuiserie).
Nous nous attendions à une mauvaise nouvelle, car la production chutait, mais nous ne nous attendions pas à payer un tribut aussi lourd.
Patrick Hoquel, délégué syndical central CFTC de Boulangerie Neuhauser
Chaussons aux pommes
Créée au début du XXe siècle pour fournir des casse-croûte aux mineurs de fond, l’ancienne boulangerie familiale s’est hissée parmi les leaders européens du pain industriel. Repris en 2014 par le Soufflet, le groupe emploie aujourd’hui 2.100 salariés. Affecté par le changement des habitudes de consommation et par la concurrence d’autres poids lourds de la boulangerie industrielle dont l’américain General Mills, le britannique Greggs ou l’espagnol Bimbo, Boulangerie Neuhauser a cumulé en deux ans une perte de 63 millions d’euros pour un chiffre d’affaires évalué à 428 millions d’euros. Dans l’intervalle, les usines mosellanes du groupe ont perdu l’un de leurs principaux débouchés, les chaussons aux pommes naguère produits pour l’enseigne Lidl. Elles ont fait l’objet de travaux de rénovation et de mise en conformité, mais n’ont pas bénéficié d’investissements matériels qui auraient maintenu leur compétitivité. Le groupe met en avant la nécessité de restructurer le site, mais les salariés s’inquiètent pour la pérennité de l’ensemble de l’outil industriel est-mosellan. Les premières négociations du plan social s’ouvriront vendredi 27 janvier à Paris dans un climat tendu.
--Télécharger l'article en PDF --