Le fabricant de boîtes aux lettres Renz expérimente des boîtes à colis connectées pour compléter celles dédies au simple courrier.
Quelque 300 habitants d’un immeuble de la rue Petit, à Paris, expérimentent depuis octobre 2013 un dispositif promis à un bel avenir : les 80 logements disposent non seulement de boîtes aux lettres, mais aussi de boîtes à colis de cinq formats différents permettant de réceptionner des envois de toute taille. Un SMS prévient le destinataire de l’arrivée du paquet, la boîte restant verrouillée jusqu’à ce qu’il en prenne livraison.
Initiée par la Poste, propriétaire de l’immeuble, et par le fabricant de boîtes aux lettres mosellan Renz, l’expérience alimente un débat normatif à fort enjeu. Les formats des boîtes aux lettres, qui n’ont pas évolué depuis 40 ans, devront bientôt s’adapter à la nouvelle donne qui voit le courrier classique se raréfier tandis que les expéditions de colis s’envolent. Leader français des boîtes aux lettres, Renz s’est donné les moyens d’investir ce nouveau marché. La PME, qui emploie 100 salariés à Woustviller, a consacré 300 000 euros à l’expérimentation de la rue Petit et mobilisé une équipe d’informaticiens pour affiner le fonctionnement de la boîte à colis connectée.
Nous laisserons les boîtes à disposition des résidents, qui se disent très satisfaits du système. Nous avons pour notre part recueilli suffisamment de données pour finaliser les discussions avec les opérateurs. Nous informons d’ores et déjà les architectes, bailleurs et promoteurs du potentiel de cette innovation : à l’avenir, la mise en place de boîtes à colis connectés constituera pour un immeuble une plus-value comparable à celle d’un ascenseur.
Alain Fischer, gérant de Renz
S’adapter à la réexpédition des colis
L’entrepreneur a fédéré dès 2012 la dizaine de professionnels français du secteur autour du Syndicat national des industriels de boîtes aux lettres et colis (Sitbo) pour se préparer collectivement à l’ère du colis numérique. Dix-huit mois d’études in situ ont permis de déterminer le ratio boîtes/résidents, le format des alvéoles, les modes d’accès proposés aux transporteurs et aux résidents ou encore, la gestion des pics d’utilisation constatés à Noël ou en période de soldes. Le système doit s’adapter non seulement à la réception des colis, mais aussi à la réexpédition des articles que le consommateur n’aura pas retenus après les avoir essayés à domicile. Le Sitbo anticipe également l’augmentation du nombre d’opérateurs habilités à accéder aux boîtes aux lettre et élabore différents moyens d’ouverture par codes, badges ou smartphones.
Plus grandes que les boîtes aux lettres ordinaires, les boîtes à colis bardées d’électronique seront aussi plus chères. Le syndicat voit s’ouvrir un marché évalué à 120 millions d’euros, soit le double du volume actuel. A Woustviller, Renz a d’ores et déjà investi 2,7 millions d’euros dans la rénovation de ses bâtiments de 600 m2 et dans une extension de 1 000 m2 pour arriver le premier sur un marché qu’il a largement contribué à créer.
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