Pièce maîtresse du patrimoine religieux de la vallée de la Nied, l’abbatiale Sainte-Croix de Bouzonville (Moselle) entamera en juillet un cycle de restauration qui pourrait s’étaler jusqu’en 2014.
En dépit de son intérieur parfaitement conservé, l’abbatiale, érigée en 1345 et reconstruite après un incendie en 1684, présente de graves altérations à son chevet. Les travaux de maçonnerie et de charpente qui débuteront cet été relèvent de l’urgence. Le chantier débutera par l’assainissement du bâtiment rongé par les eaux pluviales. Cette étape précédera le relevage de la tour sud. Ruinée à la fin du XIXème siècle, cette partie de l’édifice a été rafistolée à l’aide de briques sans jointoiement et cerclée d’une ceinture en béton. L’ensemble vrille à présent selon un axe de 50 centimètres.
Des grès jaunes trop salés
L’abbatiale comporte des grès gris, parfaitement conservés, des grès rouges moyennement altérés et des grès jaunes qui se sont chargés de sel lors de leur formation géologique et s’autodétruisent progressivement. Le laboratoire des Monuments historiques a procédé à de longues analyses pour identifier cette pathologie. La partie la plus complexe du chantier consistera à remplacer tous les blocs de grès jaunes, du haut en bas de la façade, ainsi que les joints contaminés par le sel. Il faudra ensuite purger les maçonneries internes et poser d’autres grès jaunes, que nous ferons sans doute venir de la région d’Eiffel, en Allemagne.
Christophe Bottineau, architecte en chef des Monuments historiques
Les travaux se poursuivront par la réfection du chœur en 2007, puis celle de l’absidiale nord en 2008. Le projet global de l’architecte en chef des Monuments historiques comporte sept phases incluant l’arrière de l’abbatiale, son clocher et sa toiture.
Notre association s’est créée en 1995 pour préserver l’abbatiale, classée monument historique depuis 1999, mais aussi le cloître, qui figure également sur l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques depuis 1986.
Maurice Cherrier, président de l’association Autour de l’abbatiale
L’association a d’ores et déjà financé la restauration de l’oratoire et du porche. Elle espère une subvention du conseil général pour financer la restauration du parvis pour un montant de 300 000 euros.
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