Plus frontalier des quatre départements de l’ex-région Champagne-Ardenne, les Ardennes entretiennent des liens constants avec leurs voisins belges de Wallonie. Directeur général de la chambre de commerce et d’industrie du département, Jean-Luc Larcher constate un renforcement de la coopération.
La CCI des Ardennes participera pour la première fois à un Speed Dating Business organisé à Libramont (Belgique) le 26 avril 2016. Cette initiative traduit-elle un renforcement entre les composantes d’un même bassin transfrontalier ?
Oui. Le salon Speed Dating Business de Libramont succède à celui que nous avons organisé à Charleville-Mézières en décembre 2015, qui s’ouvrait pour la première fois aux partenaires de la CCI du Luxembourg belge. Sur un total de 80 entreprises, nous avons accueilli une dizaine de sociétés belges, dont des agences d’intérim. Le Luxembourg belge constitue un territoire de plus en plus attractif. Les flux transfrontaliers sont sans commune mesure avec ceux que génère le Luxembourg, mais ils restent stables (1) et sont appelés à progresser avec le développement des nouvelles voies de communication. Côté français, le prolongement de l’autoroute A 34 vers la Belgique, attendu en 2017, aura certainement une incidence positive sur la mobilité.
Quelles autres coopérations constatez-vous entre les Ardennes et leur voisin wallon ?
La coopération est très performante en matière sanitaire : les Ardennais frontaliers peuvent avoir recours à l’offre hospitalière belge, qu’il s’agisse de soins, d’urgences ou de prise en charge du handicap. En matière de transport de marchandises, le port fluvial de Givet, géré par la CCI des Ardennes, joue un rôle d’interface avec le réseau à grand gabarit belge. Nous continuons à investir pour favoriser le report modal de la route vers la voie d’eau. Ce port constitue un outil important pour le développement économique de la Champagne-Ardenne. Notre ancienne région s’est également beaucoup investie en matière de Silver économie, en posant les jalons d’un Gérontopole et en organisant le salon Activ’age pour mieux faire connaître ce marché. Ce salon, qui ouvrira sa troisième édition à l’automne prochain, considère le transfrontalier comme l’une des pistes de développement possibles.
La création de la nouvelle grande région Est vous paraît-elle de nature à renforcer la coopération transfrontalière au niveau de l’ancienne région Champagne-Ardenne ?
Tout dépendra de la stratégie du nouveau conseil régional en la manière. La position de Philippe Richert , qui a mis en avant le fait que la nouvelle région a les plus longues frontières de France, paraît de bon augure. En Champagne-Ardenne, seul de département des Ardennes est immédiatement limitrophe de la Belgique. Il n’était pas facile de convaincre l’Aube ou la Haute-Marne de s’impliquer dans la coopération. Dans la nouvelle région, le fait frontalier a pris plus d’ampleur. L’Alsace et la Lorraine, déjà fortement impliquées, ne peuvent que tirer la coopération vers le haut.
Propos recueillis par Pascale Braun
(1) En 2014, l’Observatoire interrégional du marché de l’emploi dénombrait 30 000 frontaliers français travaillant en Belgique., essentiellement dans les provinces du Hainaut et du Luxembourg belge.
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