« Je conseille aux architectes de commencer par concevoir les sanitaires ! »
Les échéances de la loi du 11 février 2005 sur l’accessibilité seront-elles tenues en Moselle?
Probablement pas. Sur les 39 communes de plus de 5 000 habitants soumises à l’obligation de diagnostic du cadre bâti au 1er janvier 2011, seules 13 ont mis en place une commission accessibilité – et une seule intercommunalité a intégré la démarche. Face à l’énorme retard accumulé, l’une de mes missions consiste à présenter cette nouvelle réglementation aux communes, mais aussi aux maîtres d’ouvrages publics et privés, aux architectes, aux bureaux d’études, aux contrôleurs techniques et aux entrepreneurs.
Existe-t-il en Moselle les compétences et les moyens nécessaires pour réaliser les diagnostics ?
Non. Les quelques sociétés spécialisées sont déjà saturées et leurs services sont coûteux : il faut compter 3 000 à 4 000 euros pour diagnostiquer chaque bâtiment ! L’accessibilité se heurtera également aux contraintes liées au patrimoine. Dans les hyper-centres, il ne sera pas possible de rendre toute la voirie et tous les commerces accessibles. En revanche, il faut se montrer exigeant sur les constructions neuves.
Que conseillez-vous aux architectes ?
De commencer par concevoir les sanitaires ! On n’imagine pas combien d’établissements, y compris des maisons de retraite, des hôpitaux ou des établissements thermaux, ne sont pas conformes parce que les toilettes, placées là où il restait de la place, ne répondent pas aux normes de sécurité et d’accessibilité. Par ailleurs, il faut convaincre les maîtres d’ouvrage d’adapter l’habitat au handicap dès la conception des logements. Quitte à demander des dérogations, autant les identifier en amont !
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