« La pression du Luxembourg se renforce »
L’utilisation de main-d’oeuvre étrangère travaillant sur des gros chantiers, tel le nouvel hôpital de Metz, crée-t-elle des distorsions de concurrence ?
La Commission européenne doit fixer d’urgence des règles sociales et fiscales applicables à chaque pays, pour rendre possible une concurrence saine. En Lorraine, nous assistons à un renforcement de la concurrence luxembourgeoise, qui dépasse à présent largement la bande frontalière et prend pied à Metz ou à Nancy. Le système social luxembourgeois, qui permet aux entreprises de proposer à moindre coût une main-d’oeuvre plus qualifiée et mieux rémunérée, constitue une concurrence contrariante. Toute compétition saine reste néanmoins positive, car elle incite les entreprises à développer leurs points forts. Les Lorrains bénéficient ainsi d’une réputation d’ardeur à la tâche, de fidélité et de sérieux qui ne me semble pas usurpée.
Comment analysez-vous la conjoncture régionale du bâtiment ?
Après un hiver épouvantable, tant sur le plan météorologique qu’économique, nous avons eu le senti¬ment d’une amélioration de mai à septembre, puis la visibilité est retombée. Les carnets de commandes ne sont plus remplis que pour deux ou trois mois et je ne perçois aucun indice de reprise pour l’année 2011. Le rabot fiscal risque même de décourager les investissements des particuliers, alors que notre région présente un immobilier abordable et que l’inflation maîtrisée permettrait une reprise.
Les artisans lorrains vous semblent-ils prêts à répondre aux marchés du Grenelle ?
Le bâtiment a encore besoin de formations en matière d’économies d’énergie et de mise aux normes de l’existant. Les professionnels doivent apprendre à regrouper des métiers complémentaires pour désigner au donneur d’ordres un interlocuteur unique.
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