L’ensemblier franco-luxembourgeois crée une unité de production et de formation dans ce pays d’Europe de l’Est, où il trouve depuis plus de 10 ans une main d’œuvre compétente et motivée.
Ensemblier franco-luxembourgeois spécialisé dans la construction, la maintenance et même, le transfert d’équipements industriels d’un pays ou d’un continent à l’autre, Industeam complète, avec la création d’une société roumaine d’une cinquantaine de salariés, un puzzle mondialisé des plus efficaces. Basée à Aiud, à la frontière hongroise, Industeam Roumania assurera la fabrication de petites pièces, la fabrication d’éléments préfabriqués et le prémontage d’installations qui seront expédiées sur des sites d’Europe, d’Amérique du nord, du Brésil ou de Thaïlande. Sa main d’œuvre viendra compléter l’effectif du groupe de 550 salariés basé à Bettembourg, au Luxembourg, qui réalise en France plus de la moitié d’un chiffre d’affaires estimé à 100 millions d’euros en 2021. Le site d’Aiud constituera également la base de formation du personnel roumain appelé à intervenir sur les chantiers luxembourgeois et internationaux d’Industeam.
Notre implantation roumaine résulte de quinze ans de présence dans ce pays. En 2006, alors que la France venait de rejeter le traité de Maastricht par crainte du plombier polonais, nous sommes allés chercher des plombiers roumains, et nous ne l’avons jamais regretté.
Thierry Franceschetti, administrateur délégué d’Industeam
Arrivée dans ce pays à l’occasion du transfert d’équipements industriels roumains vers le Mexique, l’entreprise s’est attachée à fidéliser, puis à recruter une équipe d’une dizaine de personnes employées par ses sous-traitants. Elle a progressivement intégré cette main d’œuvre à ses équipes françaises et luxembourgeoises, au terme d’un processus désormais bien rodé. Les contrats de travail, le règlement, le livret d’accueil et les consignes de sécurités sont traduits en roumain. Si nécessaire, une traductrice assermentée épaule les salariés au cours des six semaines consécutives qu’ils passent sur des chantiers français, luxembourgeois ou belges avant de repartir en congés en Roumanie.
Des salariés bien intégrés
La Direccte suit de très près les conditions de travail et de logement de ces expatriés et n’y a jamais relevé de problème. Les salariés roumains, qui sont aujourd’hui au nombre d’une vingtaine, se sont parfaitement intégrés à notre effectif et il ne viendrait à l’idée de personne de leur reprocher de prendre le travail des Français.
Béatrice Delhotal, directrice des ressources humaines d’Industeam
Venus d’un pays où le salaire mensuel minimum dépasse à peine 450 euros par mois, les mécaniciens, tuyauteurs ou soudeurs roumains considèrent comme une chance l’opportunité d’être recrutés au smic dans le cadre de contrats français pour les chantiers hexagonaux ou au salaire de base grand-ducal – 2.000 euros par mois pour 40 heures hebdomadaires – pour les chantiers luxembourgeois ou à l’export. Ces rémunération progressent ensuite au fil de l’ancienneté. Industeam trouve pour sa part dans la main d’œuvre roumaine une compétence mécanique, une souplesse d’exécution et une qualité de service particulièrement appréciées.
Créée voici quinze ans par deux salariés seulement, Industeam a changé de taille, mais aussi de secteurs d’activité, passant de la sidérurgie à l’industrie manufacturière, puis aux énergies renouvelables tout en jonglant continuellement avec des conventions collectives, des réglementations et des pays différents. Le groupe, qui a absorbé fin 2019 trois sociétés totalisant 180 salariés en France et au Luxembourg, instaure dans toutes ses unités la culture de la transparence et du résultat.
L’action des RH ne se voit pas, mais elle joue un rôle essentiel dans la cohésion de l’entreprise.
Thierry Franceschetti
Cet esprit de corps s’est concrétisé de part et d’autre en 2020. Les salariés ont écoulé tous leurs congés et en ont parfois même fait don à l’entreprise durant le premier confinement. Il s’est pleinement mobilisé dès la reprise et Industeam, qui avait perdu 20 millions d’euros de chiffre d’affaires en six mois, est parvenu à engranger l’équivalent de 30 millions d’euros de commandes. Son dirigeant s’est alors fait une joie de redistribuer des primes de fin d’année à son personnel, qui pensait devoir y renoncer. Les salariés ont obtenu fin 2020 l’équivalent de 70 % des primes obtenues au terme de la très bonne année 2019.
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