L’ensemblier industriel luxembourgeois annonce trois rachats, dont celui du français Sécométal, implanté dans les Hauts-de-Seine. Il accentue son virage vers l’hydraulique et la biomasse.
2020 restera comme la plus belle année de ma carrière professionnelle.
Thierry Franceschetti, fondateur et administrateur délégué du groupe d'Industeam
Le dirigeant ne fait preuve d’aucune forfanterie lorsqu’il évoque la trajectoire de son entreprise basée du côté luxembourgeois de la commune frontalière de Bettembourg avec la Moselle. Certes, la crise sanitaire aura fait perdre 20 millions d’euros d’activité à ce constructeur d’installations industrielles, qui réalisera une cinquantaine de millions d’euros de chiffre d’affaires cette année.
Mais dans le même temps, le groupe de 550 salariés a engrangé des commandes d’un montant de 30 millions d’euros et racheté au groupe belge Pirson trois entreprises, dont le français Sécométal. Cette croissance, conjuguée à un plan drastique de réduction des coûts, lui permet de viser pour 2021 un chiffre d’affaires de près de 100 millions d’euros, soit une progression de 25 % par rapport à 2019.
11 sites français
Longuement négociés avec Pirson, spécialiste des gros travaux, les trois rachats représentent un effectif de 100 personnes au Luxembourg, plaçant Industeam parmi les principaux acteurs grand-ducaux de la maintenance industrielle. En France, la reprise de Sécométal, qui emploie 80 salariés répartis entre le siège social de Suresnes (Hauts-de-Seine) et trois usines françaises, lui apporte des compétences reconnues en matière d’ hydroélectricité . Industeam, qui compte déjà trois filiales dans les Hauts-de-France et six implantations dans le Grand Est, conforte ainsi son ancrage dans l’Hexagone, où il réalise en moyenne 60 % de son activité.
Mais son rayon d’action s’étend bien au-delà. Le groupe, dont le premier contrat, remporté en 2006, a consisté à déplacer le laminoir luxembourgeois de Dudelange à Genk, en Belgique, s’est spécialisé dans la construction, la maintenance, et même le transfert d’équipements industriels. Il a ainsi déplacé une usine espagnole en Allemagne et monté pour le compte d’un équipementier français une usine mexicaine à partir d’équipements provenant de Roumanie.
Primes surprises
Initialement spécialisé dans la sidérurgie, le groupe s’est diversifié dans l’industrie automobile et la maintenance nucléaire avant de mettre le cap sur les énergies renouvelables. Il orchestrera ainsi en 2021 la transition vers la biomasse de la centrale Albioma, basée à la Réunion, d’un chimiste des Hauts-de-France et d’un producteur d’inox belge. Ces succès commerciaux ont permis à l’entreprise d’accorder à ses salariés un million d’euros de primes de fin d’année, alors même que le plan d’économie présenté en juin dernier prévoyait leur suppression.
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