Surtout, garder la tête froide. En cette mi-février, les cinq fondateurs de In’Bô sont encore éberlués par le succès de leur appel au financement participatif. En l’espace de deux semaines, les jeunes ingénieurs ont réuni sur Ulule 9 000, puis 25 000 euros de fonds.
Nous allons pouvoir acquérir des machines-outils et lancer dans les prochaines semaines la production de lunettes, de vélos et de long-boards en bois. Nous envisageons à présent de porter l’appel à financement à 45 000 euros pour élargir notre gamme de vélos aux VTT et lancer la fabrication de skis.
Aurèle Charlet, ingénieur en charge de la communication de la start-up
Avant même d’avoir déposé ses statuts, la société In Bô (« en forêt », en patois vosgien) dispose déjà d’un atelier flambant neuf de 250 m2 et de projets bien arrêtés. Les cinq jeunes gens – 24 ans de moyenne d’âge – surfent sur les vagues du made in France, du sport outdoor et des produits biosourcés pour développer simultanément trois références. Testé et validé par le coureur Thibaud Lhenry, le vélo en bambou d’In Bô se décline en version pignon fixe (4 000 euros) et routière (5 500 euros). Les lunettes de soleil en lamellé-collé de hêtre, de chêne, de noyer ou de merisier seront commercialisées en vente directe aux alentours de 180 euros. La marqueterie d’essences locales renforcées par de la fibre de lin permettront d’assembler sur mesure des longboards en séries limitées.
Des lunettes en hêtres, des vélos en bambou
Une pléthore de bonnes fées se sont déjà penchées sur la jeune structure. In Bô a germé à l’Ecole nationale supérieure des technologies et industries du bois (Enstib) d’Epinal, dont sont fraîchement émoulus quatre des cinq entrepreneurs. Sportifs, les étudiants ont d’abord bricolé des planches à roulettes et paires de skis en bois dans leur garage ou sur les équipements de l’école. En troisième année, ils ont proposé de fabriquer 200 paires de lunettes en bois en guise de cadeaux de fin d’études. Elégantes et légères, les montures ont remporté un tel succès que leurs concepteurs ont envisagé de créer leur propre entreprise. Trois d’entre eux ont effectué leur stage de fin d’études au Pôle entrepreneurial étudiant de l’Université de Lorraine pour valider l’idée. En trois mois, le projet In’Bô a remporté plusieurs prix, dont celui du concours « 100 jours pour entreprendre ».
Le Pôle d’excellence rurale Terres de hêtre porté par le pays d’Epinal-Cœur des Vosges n’a pas tardé à s’intéresser au projet.
Notre objectif consiste à valoriser le bois local sous forme de produits manufacturés à haute valeur ajoutée. In’Bô s’inscrit exactement dans cette logique.
Alain Roussel, président du pays Epinal coeur des Vosges
La collectivité a avancé de 18 mois son projet de couveuse d’entreprises pour installer les trois entrepreneurs dans un bâtiment communal des Voivres, au cœur des Vosges rurales. Désormais à pied d’œuvre, les cinq jeunes ingénieurs brûlent d’envie de concrétiser l’essai.
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