GRT Gaz et l’allemand Creos officialisent un projet de réseau transfrontalier qui desservira sur 70 kilomètres les points névralgiques des industries mosellanes et sarroises, ainsi que le Grand-Duché.
Lorsqu’en janvier dernier, Emmanuelle Wargon, alors secrétaire d’Etat à la Transition écologique, s’était rendue dans l’Est mosellan pour présenter le projet de territoire du Warndt , l’hypothèse d’un « projet hydrogène » était sur toutes les lèvres. Il est désormais en route, avec l’accord de coopération récemment noué entre GRT Gaz et son homologue allemand Creos.
Les deux partenaires entendent créer sur la base d’infrastructures existantes le réseau MosaHyc – contraction de Moselle Sarre Hydrogène Conversion – à l’horizon 2022. Cette desserte de 70 kilomètres relierait Carling et Bouzonville côté français, Volklingen, en Sarre, et Perl à la frontière luxembourgeoise, pour un coût d’une dizaine de millions d’euros.
Producteurs et consommateurs
Ce territoire est particulièrement propice à l’expérimentation, car ce ‘pipe’ s’intégrera à un écosystème global, avec des partenaires solides de part et d’autre des frontières.
Marion Lacombe, analyste stratégie et responsable du projet pour GRT Gaz
L’opérateur alimente sur la plate forme de Carling des clients importants, dont Total, Arkema et Gazel (ex-Uniper). Ce dernier s’apprête à fermer la centrale thermique Emile-Huchet, libérant une emprise qui pourrait accueillir une unité de production d’hydrogène par électrolyse.
En Sarre, le réseau trouverait à la fois un client – le complexe sidérurgique de Saarstahl – et un fournisseur : l’énergéticien Steag inscrit son installation dans le plan hydrogène que le gouvernement fédéral lancera l’an prochain pour un montant de 100 millions d’euros.
Au Grand-Duché, le gouvernement, qui vient d’instaurer la gratuité des transports publics, se montre ouvert à l’utilisation d’ énergies alternatives pour les trains, cars et voitures individuelles.
Nous jouons un rôle de facilitateur pour relier les producteurs et les consommateurs, en faisant valoir un nouveau contexte économique et technologique.
Nicolas Peugniez, adjoint au directeur Stratégie et Régulation de GRT Gaz
Une étude publiée en 2019 par neuf opérateurs du secteur démontre la possibilité d’intégrer à court terme et sans adaptation majeure 10 %, puis 20 % d’hydrogène dans le mix gazier, avant d’envisager à l’horizon 2050 des « clusters » 100 % hydrogène.
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