En cette mi-janvier, l’appétence pour les soldes succède à la boulimie des fêtes, témoignant d’une envie de consommation plus forte que la crise.
La grande distribution se montre elle-aussi insatiable, dévorant des milliers de mètres carrés au coeur des villes, en périphérie ou aux frontières. A Metz, la création du centre commercial Muse dans le quartier de l’Amphithéâtre, la rénovation du centre Saint-Jacques et la création de Waves Grand Sud offriront aux appétits des consommateurs près de 90 000 mètres carrés de surfaces de vente nouvelles ou rénovées. A Mont-Saint-Martin, près de Longwy, les extensions successives d’Auchan Pôle Europe, complétées par le Parc des Trois frontières du promoteur Frey, constituent le seul succès du rêve transfrontalier naguère porté par le Pôle européen de développement à la jonction de la Belgique, du Luxembourg et de la France.
La frontière allemande ne suscite pas moins de convoitise. A quelques kilomètres de Sarreguemines, le Design Outlet Center de Zweibrucken, implanté sur une ancienne base militaire de l’Otan, s’est imposé comme le premier centre de magasins d’usines d’Allemagne. Côté mosellan, le groupe belge Codic s’apprête à concrétiser son projet Grand Fare à Farébersviller au terme de 15 ans de guérilla administrative et juridique conduite par les commerçants de l’ancien bassin houiller. L’âpreté des débats entre opposants et partisans du projet témoigne d’enjeux dépassant largement le strict domaine commercial. L’ampleur des investissements, le nombre d’emplois créés – qui occulte souvent celui des emplois détruits -, les liaisons routières desservant les mégapoles commerciaux, relèvent à la fois du pari économique des promoteurs et d’un choix de société. La grande distribution qui se contentait naguère de hangars métalliques entourés de parkings a peu à peu appris à soigner son image, ses accès et ses abords. Le pari de son intégration sociale et environnementale de ce début de XXIème siècle n’est pas gagné pour autant.
Pascale Braun
À la tribune
La cour des Capucins constitue le mariage heureux, sur un même plateau piétonnier, d’une entrée de zone commerciale moderne et d’un complexe historique soigneusement restauré. 
Le quartier de l’Amphithéâtre apportera non seulement des commerces, mais aussi quelque 4 000 habitants supplémentaires qui feront leurs achats à proximité et dans les autres zones commerciales de Metz. 
Développée voici une quinzaine d’années sur d’anciennes friches sidérurgiques en Grande-Bretagne, l’approche Belval Plaza reprend les éléments qui caractérisaient les centres-villes du XIXe siècle en les adaptant aux besoins du XXIe siècle. 
Auchan Pôle Europe a largement profité du moratoire qui a bloqué l’implantation de toute surface commerciale de plus de 10 000 m2 au Luxembourg jusqu’en 2006. De surcroît, il bénéficie du flux continuel de travailleurs frontaliers et du soutien de l’ensemble des acteurs économiques du secteur. À la Une
Aux confins de la Lorraine, les mégapoles commerciaux jouent l’atout frontalier
L.S.A. du 22 mai 2009
Depuis dix ans, des complexes commerciaux s’installent dans d’ex-bastions industriels ou militaires près des frontières avec l’Allemagne, la Belgique et le Luxembourg. La dynamique ne faiblit pas.
L’herbe est toujours plus verte chez le voisin
Jouant d’un exotisme commercial de proximité, les hypermarchés et les magasins d’usine ont poussé comme des champignons aux portes de la Lorraine jusqu’à occuper, en moins d’une décennie, une surface de vente de quelque 80 000 m2.
Commerces et tertiaires veulent fleurir à Metz
Lettre de la Pierre du 20 juin 2013
Projets commerciaux et tertiaires confirment leur développement à Metz. Leur concrétisation visera à prolonger la dynamique née de l’ouverture de l’antenne du Centre Pompidou il y a trois ans, puis de la mise en service en octobre prochain du nouveau réseau de transports en commun autour du « Mettis », bus à haut niveau de service.
Dans le centre-ville historique, Corio, propriétaire du centre commercial Saint-Jacques, engage un investissement de 10 M¤ pour la rénovation complète du complexe de 120 boutiques. Le chantier, qui démarre en septembre 2013 pour une livraison à l’automne 2014, n’entraînera pas de modification de la surface globale de 12 000 m².
120 boutiques en rénovation au centre Saint-Jacques de Metz
Le Moniteur du 22 février 2013
Repreneur en 2011 du centre Saint-Jacques, principal centre commercial du plateau piétonnier de Metz, le groupe néerlandais Corio a dévoilé mi-janvier un projet de rénovation très attendu.
Le cabinet d’architectes canadien GHA Design, associé à l’architecte messin Gérard Hypolite, rajeunira le complexe de quelque 120 boutiques réparties sur trois niveaux, dont deux en sous-sol. Le programme de 10 millions d’euros ne prévoit ni modification structurelle ni extension, mais une réfection complète et une ambiance plus lumineuse.
Nacarat achève la Halle Michelin et lance Côté Sablons
Le Moniteur du 23 avril 202
Après la plantation, le serrage de boulons.
Un mois après avoir planté un arbuste devant chacun des cinq futurs immeubles de la résidence Côté Sablon à proximité du centre-ville de Metz, le promoteur Nacarat, filiale promotion du groupe Rabot Dutilleul, a symboliquement serré fin mars le premier boulon de la Halle Michelin. Fin vaisseau de verre et d’acier lorrain conçu par Nicolas Michelin, le bâtiment de 8 200 m2, monté sur pilotis, s’étendra sur 180 m.
Le cœur de Thionville repart avec la cour des Capucins
Le Moniteur du 26 juillet 2011
Le 24 août dernier, l’ouverture d’un centre commercial de 8 700 m2 dans la cour des Capucins a officialisé la transfiguration d’un îlot historique du coeur de Thionville (Moselle).
Maître d’ouvrage, le groupe parisien Altarea Cogedim, à la fois foncière de commerce et promoteur, a investi 30 millions d’euros HT dans la réalisation d’un Carrefour Market, d’un espace culturel Leclerc, de 40 boutiques et d’un parking de 400 places en sous-sol. Entièrement commercialisé dès son ouverture, le centre commercial, certifié NF Bâtiments tertiaires démarche HQE, se connecte au centre-ville par quatre sorties ouvrant tant sur le quartier historique que sur les grands axes.
Le commerce arrive dans la ville nouvelle de Belval
Le Moniteur du 7 octobre 2008
Après la salle de musiques actuelles Rockhal à l’automne 2005 et la banque Dexia à l’automne 2006, l’inauguration de Belval Plaza, ce 23 octobre, amène la fonction commerciale à la ville nouvelle qu’assemble pièce par pièce l’Etat luxembourgeois sur les 120 hectares de friches industrielles de Belval, à la frontière française.
Porté par deux opérateurs néerlandais regroupés en un joint-venture, le promoteur Multiplan et l’investisseur Bouwfonds, le projet Belval Plaza mobilise à lui seul 180 millions d’euros et couvrira 75 000 m2 à Belval Ouest. La première tranche comporte un complexe cinématographique de 6 000 m2 dénommé Ciné Belval, ainsi qu’une trentaine de boutiques et moyennes surfaces et 3 300 m2 de parkings.
Robert Kocian, directeur du marketing d’Agora développement
Le Moniteur du 7 octobre 2008
« Les liaisons douces constituent notre principe de base »
L’inauguration du magasin Saturn, premier point de vente de Belval Plaza 1, se déroule dans les délais annoncés voici deux ans. A quoi tient cette remarquable ponctualité ?
Elle traduit la disponibilité et la bonne volonté des acteurs sur le terrain. Agora a par exemple accepté de fermer des voiries qui venaient juste d’être livrées afin de laisser Multiplan poursuivre ses chantiers dans de bonnes conditions. A l’inverse, Multiplan nous a permis d’implanter une halte ferroviaire provisoire sur son terrain jusqu’à la livraison de la gare de Belval en 2010.
Grand Fare : la CNAC ouvre la voie au complexe Codic en Lorraine
Lettre de la Pierre du 20 avril 2012
La nouvelle validation, après plusieurs péripéties juridiques, par la commission nationale d’aménagement commercial (Cnac) du Grand Fare, constitue peut-être l’épilogue d’un dossier qui divise l’Est de la Moselle depuis quinze ans. Le projet doit proposer 28 000 m2 de surfaces de ventes et de zones de loisirs à Faréberviller.
Repris par le groupe belge Codic après le désistement de Bouygues Immobilier dans les années 2000, Grand Fare prévoit l’implantation d’une franchise Carrefour sur 8 200 m2, de 15 moyennes surfaces, de 70 boutiques et d’un centre de loisirs.
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